Près de 3 millions de logements en France sont inoccupés, dont une partie importante est insalubre ou présente des risques pour la sécurité. Face à cette situation, et dans un contexte de crise du logement, Morlaix Communauté a lancé une politique ambitieuse de réhabilitation urbaine s’inscrivant dans une lutte contre les inégalités d’accès au logement et la préservation du patrimoine local. La ville fait face à un défi de taille avec environ soixante bâtiments abandonnés, parfois dans un état de délabrement avancé, au cœur de la ville, une situation qui nécessite une intervention urgente pour sécuriser et revitaliser ces espaces.
Avec un investissement de 6 millions d’euros, l’agglomération de Morlaix entend non seulement sécuriser ces bâtiments vacants pour prévenir tout accident, mais également revitaliser le centre-ville sur le plan économique et social. Pour Jean-Paul Vermot, maire et président de Morlaix Communauté, Cet engagement marque une réponse forte à la désertification urbaine et aux besoins de logements décents, en offrant ainsi un cadre de vie attractif et sécurisé. Cet investissement est une réponse directe aux attentes des habitants et s’inscrit pleinement dans les priorités de son mandat.
Un investissement pour la sécurité et le renouveau urbain
La vacance de près de 25 % des logements dans le centre-ville de Morlaix affaiblit l’économie locale et limite les échanges sociaux essentiels à la vie urbaine. La réhabilitation de ces bâtiments abandonnés est, pour Jean-Paul Vermot, une réponse politique essentielle pour soutenir les commerces de proximité, redynamiser les rues et offrir aux habitants un cadre de vie sûr et accueillant .
L’urgence de cette revitalisation s’accroît avec l’infestation de mérule dans plusieurs bâtiments vacants. La mérule et la dégradation accélèrent l’urgence d’une réhabilitation pour sécuriser les lieux et protéger les habitants.
Expropriations et récupération des bâtiments dégradés
La complexité de la situation tient également au statut des propriétaires de certains immeubles, souvent injoignables, ce qui complique la mise en œuvre des rénovations. Dans les cas les plus extrêmes, la ville prévoit des procédures d’expropriation pour sécuriser ces bâtiments et entamer leur réhabilitation . Ces démarches permettent à la commune de récupérer des logements et de les réintégrer dans le parc immobilier local. En rénovant ces bâtiments, Morlaix vise à redonner vie à son cœur historique, en le sécurisant et en répondant aux besoins actuels des résidents et des commerces.
Un modèle pour d’autres collectivités face à la crise du logement
En France, le nombre de logements vacants a augmenté de 60 % depuis les années 1990, atteignant près de 3 millions aujourd’hui. Cette vacance croissante pose un défi pour les collectivités locales, qui recherchent des solutions pour répondre à la demande en logements. La réhabilitation de ces biens vacants, comme l’illustre l’initiative de Morlaix, offre une réponse concrète pour revitaliser les centres-villes et équilibrer le marché immobilier, tout en renforçant la dynamique économique et sociale du centre-ville.
L’initiative ambitieuse de Morlaix place la ville comme exemple face à la crise du logement en France, visant à contrer les effets de la vacance immobilière et à revitaliser les cœurs historiques de nombreuses villes. En combinant la préservation du patrimoine et l’accès élargi au logement, Morlaix se positionne parmi les initiatives pionnières, offrant un modèle pour d’autres collectivités confrontées à des défis similaires. Cet effort contribue non seulement à renforcer l’attractivité, mais aussi à établir un cadre solide pour d’autres communes en quête de solutions durables face aux déséquilibres urbains et à la crise du logement.
Source : TF1, « Maisons insalubres : quand la mairie exproprie »