CNRACL : UNE FACTURE SALÉE POUR LES COLLECTIVITÉS

Le gouvernement a publié, le 31 janvier 2025, un décret instaurant une hausse brutale et progressive des cotisations employeurs à la Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales. Cette décision, prise sans concertation avec les collectivités, vient alourdir encore davantage leurs charges financières alors que l’État se désengage de plus en plus du financement des services publics locaux.

Une augmentation qui frappe durement les budgets locaux

Le décret n° 2025-86 acte une flambée des cotisations d’assurance vieillesse : de 31,65 % en 2024, elles bondissent à 34,36 % dès 2025 et atteindront 43,65 % en 2028. Une progression vertigineuse qui laisse peu de marge aux collectivités, contraintes d’absorber ce choc budgétaire alors que leurs finances sont déjà sous tension.

Plutôt qu’un ajustement équilibré, cette mesure repose uniquement sur un transfert de charge aux employeurs publics. Une addition salée qui pourrait coûter jusqu’à 1,2 milliard d’euros aux collectivités, menaçant directement leur capacité d’investissement et la continuité des services publics essentiels.

Un passage en force qui suscite l’indignation

Loin d’une réforme structurelle pensée pour garantir la pérennité de la CNRACL, le gouvernement opte pour une solution de facilité : faire payer les collectivités. Une logique de plus en plus récurrente, où l’État se décharge de ses responsabilités financières sur les territoires sans leur donner les moyens de compenser.

Les associations d’élus montent au créneau. Intercommunalités de France et l’Association des Maires de France dénoncent une décision injuste et aveugle. Elles rappellent que la CNRACL a déjà versé 80 milliards d’euros pour soutenir d’autres régimes déficitaires sans que l’État ne prenne aujourd’hui ses responsabilités. Sans une réforme globale, cette hausse ne suffira pas à rétablir l’équilibre financier du système.

Un coup dur pour les services publics locaux

À court terme, les conséquences sont évidentes : gels de recrutement, reports d’investissements, hausse des impôts locaux… Les collectivités devront faire des choix drastiques pour absorber cette nouvelle charge. Encore une fois, elles sont laissées seules face à un État qui décide mais ne compense pas.

Il est urgent d’ouvrir un véritable débat sur l’avenir de la CNRACL. Plutôt que d’alourdir encore la facture des collectivités, une réforme ambitieuse et concertée s’impose pour garantir la pérennité du régime sans fragiliser davantage les finances locales.

Posted in Actu, Actualités, Dossiers Thématiques, Finances locales.