DSIL RABOTÉE DE 145 MILLIONS D’EUROS : LES COLLECTIVITÉS LOCALES À LA PEINE

Donner d’une main, reprendre de l’autre : l’État a encore trouvé le moyen de financer ses annonces sans débourser un centime de plus. En 2025, la Dotation de Soutien à l’Investissement Local perd 145 millions d’euros. Une coupe sèche, alors même que les besoins en infrastructures publiques restent considérables. Officiellement, l’État compense cette baisse par une hausse partielle de la Dotation Globale de Fonctionnement. En réalité, il s’agit d’un simple jeu d’écritures budgétaires : ce que les collectivités gagnent en fonctionnement, elles le perdent en investissement. Pour les élus locaux, le calcul est vite fait.

Un jeu d’écritures aux conséquences réelles

Le compromis trouvé en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs, réunie les 30 et 31 janvier 2025, a conduit à une augmentation de 149,6 millions d’euros de la DGF en 2025. Cette hausse est destinée à financer la progression des dotations de solidarité, notamment la Dotation de Solidarité Urbaine et la Dotation de Solidarité Rurale . Mais pour boucler l’enveloppe budgétaire, la DSIL, outil essentiel de soutien aux projets des collectivités, a été réduite d’un montant équivalent.

Une méthode qui ne trompe personne. Si les dotations de solidarité progressent, c’est au détriment d’une aide directe aux investissements. Concrètement, les collectivités qui comptaient sur la DSIL pour financer des travaux structurants devront revoir leurs ambitions à la baisse ou trouver d’autres sources de financement.

Un impact concret sur les projets des collectivités

Dans le Finistère, comme ailleurs, les collectivités locales voient leurs capacités d’investissement fragilisées. En 2022, la DSIL avait permis de soutenir 171 projets dans le département, avec une enveloppe de 14,25 millions d’euros. Ces financements ont contribué à la rénovation d’écoles, à la modernisation des équipements publics et à l’amélioration des infrastructures locales. Mise en place en 2016, cette dotation visait à accompagner l’investissement local dans un contexte de réduction des moyens des collectivités. Or, avec cette coupe budgétaire de 2025, les communes doivent désormais arbitrer dans un cadre toujours plus contraint. À cela s’ajoutent la hausse des coûts des matériaux et des incertitudes croissantes sur la pérennité des financements de l’État.

Un désengagement progressif de l’État

Loin d’un simple ajustement comptable, cette décision illustre une fois encore la politique de restrictions imposée aux collectivités locales. L’État prétend soutenir les communes tout en diminuant les moyens dont elles disposent pour investir. Résultat : les élus doivent jongler avec des financements de plus en plus imprévisibles, reportant ou abandonnant des projets pourtant indispensables. Cette gestion à courte vue, qui sacrifie l’investissement local sur l’autel des ajustements budgétaires, ne trompe plus personne. À ce rythme, les collectivités ne sont pas près de sortir de l’impasse.

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