La nouvelle est tombée sans concertation, glissée dans un dossier de presse comme un détail administratif. Elle n’en est pas un. En envisageant de rendre facultative la création des centres communaux d’action sociale (CCAS), le gouvernement s’attaque à un pilier de l’action sociale locale. Et les maires n’entendent pas laisser passer.
À ce jour, plus de 15 000 CCAS et CIAS assurent, au quotidien, l’aide aux personnes isolées, en difficulté, âgées ou handicapées. Les supprimer, ou les rendre optionnels, c’est rompre un maillon essentiel de la solidarité de proximité. Et c’est surtout nier le travail mené dans les territoires pour faire face à la montée de la précarité.
Luc Carvounas, président de l’Union nationale des CCAS, s’étonne autant de la méthode que du fond : aucune discussion préalable, aucun signal du ministère concerné, et une mesure qui tombe à contre-temps. Dans Maire info, il rappelle que « la seule inflation que j’ai vue ces derniers temps, c’est celle des publics, nouveaux, que les CCAS reçoivent et accompagnent ». Tandis que les associations caritatives tirent la sonnette d’alarme, le gouvernement choisit de fragiliser les outils qui soutiennent les plus vulnérables.
À travers le pays, les réactions se multiplient. Plusieurs unions départementales de CCAS, comme en Charente-Maritime, dénoncent une vision purement technocratique, où l’action sociale devient une simple variable d’ajustement. Pour les élus locaux, ce n’est pas une norme à alléger, c’est une présence à maintenir.
L’UNCCAS sera reçue au ministère le 20 mai. Dans les rangs municipaux, l’attente est claire : l’État doit cesser de traiter les collectivités comme des prestataires. Car derrière les acronymes, ce sont des équipes, des bénéficiaires, des parcours de vie. Supprimer un CCAS, c’est rompre une chaîne d’écoute, de réponse, de soutien.
Simplifier, oui. Abandonner, non.