Par un communiqué diffusé ce jeudi, François Cuillandre dénonce sans détour le tour de passe-passe budgétaire du gouvernement : faire payer aux communes une dette d’État qu’elles n’ont ni contractée ni aggravée. Pour le maire de Brest et président de Brest métropole, l’exécutif instrumentalise la rigueur pour mieux recentraliser, sous couvert de vérité et de responsabilité. Une logique à rebours des discours sur la confiance aux territoires.
Son communiqué est à lire ci-dessous.
« Mardi dernier, le Premier Ministre, salué depuis par le Président de la République, a fait porter aux Françaises et aux Français, aux collectivités locales et aux services publics, la responsabilité de la situation financière actuelle de la France, en se dédouanant totalement de cette aggravation. Le remboursement de cette dette qui a flambée ces dernières années est aujourd’hui le principal budget de dépense de l’État, devant la santé, la sécurité, l’éducation…
Si le constat sur les conséquences de cette situation de la dette de la France est partagé par tous ceux qui pensent à l’avenir de notre pays, tant cette situation fait peser d’incertitudes sur les plus jeunes générations et la capacité de notre pays à faire face aux enjeux, faire croire une nouvelle fois, que les collectivités locales sont responsable de ce déficit et doivent en payer le prix est totalement inacceptable, encore plus quand cela vient du plus haut niveau de l’État, en l’occurrence d’un Premier Ministre qui est également le maire de Pau. Les budgets des collectivités sont des budgets équilibrés. Lorsque nous empruntons c’est pour investir. Lorsque l’État emprunte, c’est principalement pour payer les remboursements des annuités de sa dette et son fonctionnement. Entendre mardi le Premier Ministre dire qu’il allait amener l’État à économiser en 2026, 43,8 milliard d’Euros et découvrir qu’il allait le faire en ponctionnant 5,3 milliards d’euros sur les collectivités et 5,5 milliards d’euros sur les dépenses de solidarités, moins que l’effort de 4,8 milliards d’euros qu’il s’imposera à lui-même, est inadmissible ! Lorsque le Premier Ministre annonce le non remplacement d’un fonctionnaire sur 3, ça nous rappelle trop la « Révision Générale des Politiques Publiques » (RGPP) et les conséquences néfastes que nous continuons de vivre au quotidien dans de nombreux services publics, je pense à la sécurité et ce que cette politique eu pour conséquence dans de nombreux commissariats. M. Bayrou, sous couvert d’un message de vérité, vient de découvrir, comme ses prédécesseurs ces dernières années l’ont fait avant lui, qu’il est plus simple de faire porter aux autres les responsabilités de l’État. Combien il est facile de faire porter aux collectivités locales les carences et désengagements de l’État plutôt que d’agir avec responsabilité pour construire un avenir à notre pays et tous ses territoires ! Ne nous laissons pas berner, il en va de l’avenir de toutes nos communes et des politiques que nous menons au quotidien au service des habitantes et habitants ».
François Cuillandre
Maire de Brest
Président de Brest métropole.