Invité ce matin de Ici Breizh Ici, Jean-Paul Vermot, maire socialiste de Morlaix et président de l’Union des élus socialistes du Finistère, est revenu sur la mobilisation d’hier et sur la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.
Une manifestation « belle » et apaisée
À Morlaix, près de 1 500 personnes se sont rassemblées place des Otages, devant l’hôtel de ville. « Pour une ville de moins de 16 000 habitants, c’est une belle manifestation », a salué l’élu, en mettant en avant la présence remarquée de nombreux jeunes, signe que la contestation dépassait les générations.
La mobilisation s’est déroulée sans heurts, contrairement à Rennes ou Nantes. « On avait déjà été qualifiés de manifs les plus sympas lors des retraites. Là encore, c’est resté bon enfant », a observé Jean-Paul Vermot, tout en rappelant sa crainte permanente « de l’accident » lors des blocages routiers. La sérénité de la journée, selon lui, tenait aussi au maintien d’une police de proximité « que l’on connaît bien et qui agit avec patience et mesure ».
Une nomination qui nourrit la défiance
Sur la nomination de Sébastien Lecornu, le maire de Morlaix s’est montré tranchant : « À chaque nouveau Premier ministre, on assiste aux mêmes scènes, aux mêmes promesses… et aux mêmes renoncements. » L’exemple de François Bayrou reste dans toutes les mémoires : « Il avait donné sa parole par écrit de revenir devant le Parlement sur les retraites. Il l’a ravalée. Qui aurait pu imaginer qu’un Premier ministre engage sa parole auprès du groupe socialiste et du Premier secrétaire du PS… pour finalement ne pas la tenir ? » Pour Jean-Paul Vermot, la désignation de Sébastien Lecornu a surtout nourri une « désespérance » démocratique : « La rupture aurait été de respecter le résultat des législatives et de nommer un Premier ministre issu du bloc arrivé en tête. » Même Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de droite, l’a rappelé début septembre : au regard du suffrage de 2024, Emmanuel Macron aurait dû tourner son regard vers le bloc de gauche.
« Nous jugerons sur pièces »
Alors que certains évoquent de possibles concessions, notamment fiscales, le président de l’UESR29 est resté prudent : « La famille socialiste est échaudée par la parole ravalée de François Bayrou. Elle ne se contentera pas d’un courrier, elle ne se contentera pas de promesses. Elle jugera sur pièces, à partir d’actes très clairs. »
Un dernier avertissement, adressé sans détour : « S’il donne sa parole, qu’il la respecte. »
À réécouter : Interview de Jean-Paul Vermot sur France Bleu Breizh Izel


