La REP bâtiment devait soulager les collectivités. Trois ans plus tard, elle les étouffe.
Les producteurs et distributeurs de matériaux devaient financer la collecte et le traitement des déchets du BTP. Sur le papier, c’était simple : les éco-organismes collectent les contributions, l’argent revient aux territoires. Dans la réalité, plus rien ne fonctionne.
La filière bois s’est retirée, les éco-organismes sont à sec et les déchèteries débordent. Plâtre, gravats, bois : tout finit sur le dos des communes, qui paient à la place des entreprises. Les maires voient leurs coûts exploser pendant que les éco-organismes encaissent sans rendre de comptes.
Cette semaine, l’Association des maires de France a tiré la sonnette d’alarme : assez de promesses non tenues. Les élus exigent la régularisation immédiate des paiements dus, la publication d’un vrai calendrier de déploiement et le respect des textes. Et ils se tiennent prêts, s’il le faut, à porter l’affaire sur le terrain juridique.
La REP bâtiment n’est pas qu’une crise technique, c’est le symptôme d’un désengagement. L’État délègue, puis s’efface. Les structures privées s’effondrent, et les communes ramassent. Encore une fois, le service public reste le dernier maillon solide.
Dans le Finistère comme ailleurs, les maires tirent la sonnette d’alarme : ils ne réclament pas des privilèges, mais le respect des règles et la reconnaissance du rôle qu’ils jouent dans la transition écologique. À force de bricoler des dispositifs qui se délitent, on oublie une évidence : on finit toujours par s’y remettre, parce qu’au bout du compte, si les communes ne le font pas, personne ne le fera.