TEMPS SCOLAIRES : LA CONVENTION CITOYENNE VEUT REFAIRE LA SEMAINE DE L’ENFANT

Après 6 mois de travail, la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant a rendu un rapport dense qui propose de revoir l’organisation des journées, des semaines et, plus largement, du temps éducatif. Les 133 citoyens tirés au sort ont auditionné plus de 80 experts, mené des ateliers dans les territoires et échangé avec un groupe d’enfants pour dresser un état des lieux qui ne se limite pas à l’école, mais englobe l’ensemble du quotidien.

La recommandation qui retient immédiatement l’attention concerne la semaine scolaire. Aujourd’hui, près de 90 % des communes fonctionnent sur 4 jours. Pour la Convention, cette organisation ne respecte ni le rythme biologique des élèves ni les besoins d’apprentissage. Elle prône un retour à 5 jours de classe, du lundi au vendredi, avec des journées moins compactes. Les cours théoriques seraient concentrés le matin, période jugée la plus favorable à la concentration, et les après-midi réservées à des activités pratiques, culturelles et sportives. Le mercredi après-midi serait dédié à des projets éducatifs et associatifs, sans reprise des cours magistraux.

Le rapport étend sa réflexion à la journée elle-même. À partir du collège, les cours débuteraient à 9 h, pour réduire les effets du manque de sommeil qui touche une part importante des adolescents. Dans le secondaire, les séances seraient ramenées à 45 minutes. La sortie aurait lieu à 15 h 30, ou 16 h 30 au lycée. Les devoirs seraient réalisés à l’école, dans des espaces prévus à cet effet. La pause méridienne serait allongée à 1 h 30, avec un repas plus encadré et un temps libre réellement disponible.

Les propositions touchent également l’année scolaire. La Convention souhaite maintenir le rythme de 7 semaines de classe suivies de 2 semaines de repos, mais propose de passer à 2 zones de vacances au lieu de 3 pour mieux équilibrer les périodes d’enseignement. Elle demande aussi qu’un voyage ou un séjour soit organisé chaque année pour tous les élèves. La baisse démographique est vue comme une occasion de réduire progressivement les effectifs dans les classes.

Une autre partie du rapport concerne les lieux d’éducation. Les citoyens imaginent des établissements transformés en espaces polyvalents pouvant accueillir les enfants dans tous les temps de la journée : restauration, sport, culture, santé, temps calmes. Ils parlent de « campus des jeunes », plus ouverts et plus flexibles. Pour y parvenir, ils recommandent un plan de rénovation du bâti sur 20 à 30 ans, ainsi qu’une meilleure adaptation des locaux aux usages périscolaires et extrascolaires.

Pour donner une cohérence à cet ensemble, la Convention propose la création d’un ministère de l’Enfance. Il rassemblerait les politiques aujourd’hui dispersées entre l’Éducation nationale, la santé, la culture, le sport, la famille ou encore la jeunesse. Une gouvernance associant acteurs de terrain, citoyens et jeunes y serait intégrée. Les Projets éducatifs de territoire deviendraient obligatoires, avec un coordinateur financé par l’État dans chaque territoire. Le rapport aborde également la parentalité, les usages numériques, la mobilité (avec un trajet domicile-école limité à 45 minutes) et le soutien aux familles.

Reste la question des moyens. Une semaine de 5 jours, des journées réorganisées, un périscolaire plus étoffé, des bâtiments ouverts plus longtemps et des intervenants supplémentaires impliquent des dépenses importantes pour les communes. Les besoins en animateurs, en ATSEM, en personnels de restauration ou en transport sont évidents, mais aucun chiffrage précis n’a été transmis par le ministère, alors même que la Convention l’avait demandé. C’est ce point qui conditionnera la suite : sans financement identifié, la réforme resterait théorique ou reposerait sur les collectivités.

Le gouvernement doit désormais examiner ces propositions et dire ce qu’il entend reprendre. Les citoyens rappellent que nombre de recommandations similaires figuraient déjà dans des rapports précédents sans trouver de traduction concrète. Les communes, de leur côté, connaissent les conséquences des réorganisations successives des rythmes scolaires et suivront de près la manière dont l’État entend accompagner, ou non, cette nouvelle ambition.

Consultez le rapport complet de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant (version feuilletable ci-dessous).

Convention citoyenne « temps de l’enfant »

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