BUDGET 2026 : QUAND LA JUSTICE SOCIALE RENCONTRE LA RIGUEUR

Huit ans de macronisme : pouvoir d’achat en recul, services publics fragilisés, inégalités creusées et une dette publique gonflée de plus de 1 000 milliards d’euros. L’“année blanche” des finances publiques mise en avant par François Bayrou n’a fait qu’accroître les inquiétudes. C’est dans ce contexte que le Parti socialiste a présenté ses propositions pour 2026.

Elles s’organisent autour de quatre grandes priorités : soutenir les classes moyennes et populaires, mettre davantage à contribution les grandes fortunes et les multinationales, investir dans l’écologie et les services publics, et retrouver une trajectoire maîtrisée pour les finances publiques. L’objectif affiché est de limiter le déficit à 5 % du PIB en 2026 et de le ramener à 3 % en 2032. Cette trajectoire s’inscrit dans la ligne de l’OFCE, ce qui en renforce la crédibilité économique.

De nouvelles recettes ciblées

Le Parti chiffre à 26,9 milliards d’euros les recettes nouvelles qui pourraient être dégagées. La mesure la plus emblématique est une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. S’y ajoutent une réforme de la fiscalité des dividendes et plus-values, un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et sociale, une révision des exonérations de cotisations pour les entreprises, ainsi qu’une contribution sur les très grandes successions et les GAFAM. Une taxe sur la malbouffe complète le dispositif.

Des économies sans austérité

Le plan prévoit également 14 milliards d’euros d’économies, sans toucher aux services publics ni aux ménages. L’effort reposerait sur la réduction de niches fiscales jugées peu efficaces pour les grandes entreprises, la rationalisation du fonctionnement de l’État, l’encadrement de certains avantages pour les très hauts revenus, et une meilleure régulation du système de santé. Un volet prévention (vaccination, dépistages, lutte contre le tabac et l’alcool chez les mineurs) est également mis en avant.

Trois priorités dès 2026

Ces marges de manœuvre seraient mobilisées autour de trois axes dès 2026 :

  1. La suspension de la réforme des retraites, avec un retour progressif à l’âge légal de 62 ans.

  2. Le soutien au pouvoir d’achat, via une baisse de la CSG sur les salaires jusqu’à 1 920 € nets mensuels. Pour une mère seule au SMIC avec un enfant, le gain serait de 900 € par an ; pour un couple gagnant chacun 1 920 € net avec deux enfants, il atteindrait 1 500 € par an.

  3. Un plan d’investissement de 10 milliards d’euros, destiné au logement, à l’hôpital, à l’école, aux transports collectifs et à la transition écologique.

Derrière ces chiffres, ce sont aussi des réalités locales : la rénovation d’une école, la construction de logements accessibles, le maintien d’un hôpital de proximité, le développement d’une ligne de bus ou d’un réseau de transport. Autant de décisions qui façonnent la vie quotidienne et sur lesquelles les élu·es sont en première ligne.

Une trajectoire revendiquée

Au total, le dispositif représenterait une réduction du déficit public de 21,7 milliards d’euros dès 2026. Pour le Parti, il s’agit de démontrer qu’une politique budgétaire différente est possible : une politique qui associe discipline financière, justice fiscale et investissement dans l’avenir.

Ce débat budgétaire dépasse les colonnes de Bercy. Il touche directement la vie des communes et des intercommunalités, leur capacité à investir et à maintenir des services publics de qualité. En proposant une trajectoire différente, le Parti socialiste rappelle que le redressement des comptes n’a de sens que s’il s’accompagne d’un soutien réel aux territoires et aux habitants.

C’est dans cet esprit que Boris Vallaud, Patrick Kanner et plusieurs parlementaires socialistes défendront ce plan, qui justifie le vote contre la confiance au gouvernement le 8 septembre prochain.

Derrière les équations comptables, il y a toujours un choix politique. Lionel Jospin le rappelait : gouverner, c’est choisir. Pour 2026, le Parti socialiste fait le choix de la justice sociale comme condition de la cohésion nationale.

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