Mercredi 7 juin, le gouvernement a donné instruction aux préfets de lancer des concertations territoriales avec les acteurs de la mer et du littoral dans le cadre de la planification de l’énergie éolienne en mer. Cette initiative fait partie de la loi d’Accélération de la Production des Énergies Renouvelables (Aper)et vise à faciliter les débats publics sur les documents de planification maritime. Ainsi, les acteurs concernés se réuniront au sein des conseils maritimes de façade dans chaque territoire pour préparer des débats publics simultanés sur les quatre façades maritimes, qui auront lieu à l’automne 2023.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi Aper, le gouvernement a fixé des objectifs quantitatifs de déploiement de l’énergie éolienne en mer pour chaque façade maritime, afin de répondre aux besoins croissants en électricité et de promouvoir les énergies renouvelables. La France vise à installer environ 40 gigawatts d’énergie éolienne en mer, équivalant à environ 50 parcs éoliens, d’ici 2050.
Pour atteindre ces objectifs, les préfets devront réunir les acteurs maritimes au sein des conseils maritimes de façade, afin de préparer les débats publics simultanés sur les quatre façades maritimes du pays, qui auront lieu pour la première fois à l’automne prochain.
Ces débats auront pour objectif principal d’identifier les « zones prioritaires de développement de l’éolien en mer » jusqu’en 2033, avec une attribution de capacités de 18 gigawatts (y compris 2,5 gigawatts d’extensions déjà identifiées). Ensuite, jusqu’en 2050, des capacités supplémentaires de 14 gigawatts seront attribuées pour atteindre un total de 40 gigawatts en service. Des orientations approximatives par façade ont déjà été fournies par le gouvernement. Ainsi, d’ici 2033, entre 7 et 11 gigawatts pourraient être déployés dans la Manche-Mer du Nord, entre 6 et 9,5 gigawatts dans la zone Nord Atlantique Manche Ouest, entre 2,5 et 5,5 gigawatts dans le Sud Atlantique, et entre 3 et 4,5 gigawatts en Méditerranée.
Le développement des parcs éoliens en mer en France a été freiné par des complications administratives et des recours fréquents, ce qui a conduit à un retard par rapport à d’autres pays voisins. Actuellement, seule une installation commerciale est en fonctionnement au large de Saint-Nazaire depuis fin 2022, tandis que sept autres parcs sont en cours de développement à différents stades.
Le gouvernement souligne l’importance de prendre en compte tous les enjeux socio-économiques et environnementaux lors de la planification, tout en offrant une visibilité à tous les acteurs maritimes et aux citoyens. Les débats publics simultanés permettront d’aborder de manière intégrée tous les enjeux maritimes sur une même façade et dans un même délai, favorisant ainsi une large participation des acteurs locaux et du public.
Une mise à jour des stratégies de façade maritime sera réalisée par les préfets coordinateurs entre 2023 et 2024, ce qui permettra notamment de territorialiser la stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML), dont les grandes orientations seront validées à l’été 2023.
Le gouvernement considère également les débats publics régionaux comme une opportunité de discuter des enjeux futurs impliquant tous les acteurs maritimes tels que la pêche, le transport maritime, le nautisme, la conchyliculture, la construction navale, etc. Des « zones de protection forte » seront définies pour préserver la biodiversité et garantir la compatibilité avec les activités économiques. À terme, ces « ZPF » devraient représenter 5% de la surface des zones économiques exclusives.