Dans les cœurs de ville, les rideaux baissés se multiplient et les vitrines vides racontent une même histoire : celle d’un commerce qui recule, d’une vie de quartier qui s’efface.
Pendant que le e-commerce prospère, les maires tentent de maintenir un peu d’animation, un peu de lien, là où les cafés ferment et les loyers s’envolent.
Un rapport remis au gouvernement propose de changer d’approche : non plus subir, mais reconquérir. Il appelle à redonner aux élus locaux un vrai pouvoir sur le destin commercial de leur commune, en leur permettant d’agir avant qu’un centre ne se vide, plutôt qu’après. Le centre-ville ne doit plus être un vestige, mais un lieu de vie, de rencontres et de services. Ce travail s’inscrit dans une réflexion nationale plus large sur la revitalisation des centres-bourgs et la place des collectivités dans l’économie de proximité.
Le rapport défend une idée simple : on ne redonnera pas vie aux rues commerçantes sans redonner du poids à ceux qui les font vivre.
Parmi ses pistes figurent l’instauration d’un avis obligatoire du maire avant toute ouverture ou reprise de commerce, un bail d’utilité sociale pour encadrer les loyers, ou encore une fiscalité adaptée visant les entrepôts logistiques et les flux du commerce en ligne. Les foncières de redynamisation, déjà expérimentées ici ou là, seraient aussi renforcées pour permettre aux collectivités de racheter et réhabiliter les locaux vacants.
Derrière ces mesures, une conviction traverse le rapport : la vitalité économique est d’abord une affaire de lien humain. Le commerce de proximité n’est pas seulement un lieu d’achat, c’est un espace de sociabilité, une façon de tenir ensemble. Redonner vie aux centres-bourgs, c’est redonner sens à la proximité républicaine.
Dans de nombreuses communes, cette reconquête a déjà commencé : halles gourmandes, boutiques partagées, circuits courts, animations locales… Autant d’initiatives portées par des élus et des habitants qui refusent de voir leurs rues s’éteindre.
Encore faut-il que l’État regarde les maires autrement que comme des figurants du déclin.
Le rapport complet peut être consulté ci-dessous en version feuilletable.


