Michael Quernez, le maire de Quimperlé, revient sur les travaux, menés dans la ville suite aux inondations de l’hiver 2013-2014, qui ont permis d’effacer les stigmates et de mettre en valeur les berges de l’Isole.
Quimperlé connaît depuis plusieurs siècles des crues importantes avec récemment 2 crues cinquantennales (1995 et 2000) et 2 crues vingtennales (en 2001 et 2013) qui ont eu des conséquences lourdes pour la population, les logements, l’activité économique, le patrimoine… Comment la ville a-t-elle réagit et agit ?
Très concrètement, nous sommes touchés lorsqu’il y a des précipitations abondantes qui s’abattent sur les Montagnes noires… C’est un véritable château d’eau dans lequel l’Ellé et l’Isole prennent leur source. De plus, puisque nous sommes en fond d’estuaire, on est impacté par la Laïta qui peut également augmenter le risque d’inondations. Nous connaissons cet état de fait et nous faisons face.
Depuis 2010, avec le syndicat mixte Ellé-Isole-Laïta, vous cherchez des solutions en amont, notamment à l’échelle du bassin versant, pour réduire les risques d’inondations sur Quimperlé…
Effectivement, plusieurs études ont été menées par le Syndicat mixte pour voir quels étaient les travaux à réaliser à l’échelle du bassin versant. Depuis les inondations de 2013-2014, un PAPI, Programme d’Actions de Prévention des Inondations, a été voté par la Commission locale de l’Eau. Dans les faits, il s’agit de rechercher les travaux et actions à prévoir pour éviter que nous soyons le réceptacle des pluies qui s’abattent sur les bassins versants. On a ainsi vu des actions importantes de reméandrage être engagées.
Ce PAPI comprend 40 actions à mettre en œuvre sur 6 ans, certaines sur Quimperlé. Lesquelles ?
Quelques exemples très concrets : nous allons mettre en place un panneau numérique en basse-ville de Quimperlé qui relayera les informations relatives au risque Inondation. J’ajoute la mise à jour du Plan Communal de Sauvegarde de Quimperlé et la réorganisation de nos services municipaux, un numéro vert, le lancement d’une étude sur les possibilités de protéger les logements collectifs place des Anciennes fonderies ainsi que le Conservatoire de musique des débordements de l’Isole…
Les berges de l’Isole sont devenues l’élément le plus visible de ce travail contre les dégâts des inondations…
Les crues de 2013 et 2014 les avaient considérablement dégradées. La Ville a alors fait le choix en 2015 de prendre en charge la maîtrise d’ouvrage, l’engagement et le suivi des travaux. Rive droite nous avons racheté des parcelles privées désormais inconstructibles. Nous avons acquis rive gauche deux bâtiments pour tracer un cheminement le long des berges et créer une circulation piétonne au sein de la basse-ville. De ces crues douloureuses, nous avons voulu que la population puisse se réapproprier son histoire, ses berges, et en faire un lieu de promenade. Nous avons pour cela fait appel à l’artiste plasticien Yann Kersalé qui a créé un parcours artistique, un «chemin bleu», qui redonne un nouveau sens au patrimoine de la ville à la nuit tombée. Et ça fonctionne, les Quimperlois prennent plaisir à se réapproprier ces rivières.