CONGRÈS DES MAIRES 2025 : OUTILLER NOS COMMUNES, ARMER LE MANDAT 2026–2032

Climat, sécurité, finances, petite enfance, santé, littoral : à quelques mois du scrutin municipal de mi-mars 2026, le Congrès des maires et présidents d’intercommunalité se tiendra du 17 au 20 novembre 2025 à Paris. Quatre jours denses pour fixer les lignes de force du prochain mandat et préparer dès maintenant les décisions qui compteront.
Ce Congrès 2025 s’annonce comme bien plus qu’une vitrine institutionnelle : un crash-test de l’action locale. Deux fils rouges structureront les débats : la sécurité et la cohésion sociale ; la transition écologique sous contrainte budgétaire.

Trois défis à relever pour 2026–2032

1. Climat et aménagement : passer du plan à l’action
  • Trait de côte : les communes littorales, dont beaucoup en Finistère, n’assumeront pas seules le coût du recul. Une stratégie nationale et un financement pérenne sont attendus dès le PLF 2026.

  • Prévention des risques : inondations, canicules, incendies… les élus attendent des outils plus adaptés et une meilleure articulation avec l’État.

  • Foncier et énergie : agrivoltaïsme, ZAN, souveraineté alimentaire : la commune doit redevenir stratège, non plus simple exécutante.

2. Pacte social de proximité : maintenir les services essentiels
  • Petite enfance : nouvelles compétences obligatoires depuis 2025, mais sans moyens suffisants. Il faudra inventer des modèles viables.

  • Santé et prévention : les maires deviennent acteurs de santé à part entière, surtout dans les zones fragiles.

  • Culture et sport : leviers d’émancipation et de cohésion sociale, mais fragilisés par la baisse des financements.

3. Capacité d’agir : retrouver des marges de manœuvre
  • Finances locales : diagnostiquer collectivement les marges de manœuvre et anticiper les choix budgétaires 2026–2028.

  • Ingénierie rurale : mutualiser les expertises pour monter les dossiers et capter les aides.

  • Numérique et cybersécurité : extinction du réseau cuivre, complétude fibre, sécurisation des données : éviter les ruptures de service et protéger les citoyens.

Repères pour le Finistère

Certains thèmes du programme résonnent particulièrement dans notre département. Le recul du trait de côte, déjà perceptible sur plusieurs communes, n’est plus une hypothèse lointaine mais une urgence : sans un fonds national de solidarité géré avec l’État, les collectivités littorales seraient laissées seules face à l’ampleur des coûts. L’accessibilité, vingt ans après la loi de 2005, demeure elle aussi un combat quotidien. Qu’une élue finistérienne comme Isabelle Assih, maire de Quimper et référente Handicap à l’AMF, co-préside le forum consacré à ce sujet montre que notre territoire peut jouer un rôle moteur. Vient ensuite la question de la jeunesse : comment renouer avec les 15–25 ans, dont l’engagement se détourne des institutions traditionnelles ? Conseils de jeunes, budgets participatifs ou missions liées à la transition écologique figurent parmi les outils mobilisables dès le prochain mandat. Enfin, l’intercommunalité, longtemps restée en arrière-plan des campagnes municipales, s’impose désormais comme un acteur central. La question est posée : comment rendre visible son rôle auprès des électeurs en 2026 ?

Points de vigilance immédiats

Au-delà de ces grands thèmes, plusieurs évolutions doivent être anticipées dès cette année. Depuis le 1er septembre 2025, les règles préélectorales encadrent désormais strictement la communication et le financement des campagnes. Les budgets doivent intégrer les nouvelles annexes vertes, obligatoires dans les communes de plus de 3 500 habitants, qui mesurent l’impact environnemental des dépenses locales. En urbanisme, les procédures de sanction des infractions ont été renforcées par la récente loi de simplification. Enfin, la modernisation des services aux usagers passera aussi par la diversification des moyens de paiement, avec le virement simplifié attendu en 2026.

Et aussi…

Le Congrès abordera d’autres thèmes essentiels : maintenir une offre culturelle et sportive accessible malgré les contraintes, soutenir l’économie sociale et solidaire alors que ses financements reculent, redonner des moyens à la politique de la ville dans les quartiers populaires, repenser l’accueil des gens du voyage vingt-cinq ans après la loi Besson, adapter la carte scolaire à la baisse démographique, renforcer l’appui aux secrétaires généraux de mairie, ou encore développer des projets d’énergie locale. Autant de sujets qui pèseront dès le prochain mandat.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Ce Congrès des maires et présidents d’intercommunalité sera donc un moment décisif. À quelques mois des municipales, il donnera aux élu·es des clés précieuses pour préparer leurs programmes et armer leurs futures équipes. Climat, finances, services publics de proximité, statut de l’élu : autant de dossiers où les communes du Finistère ont toute leur place pour peser dans le débat national et bâtir l’avenir local.

Le pré-programme est disponible sur le site de l’AMF : consulter ici

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