Depuis des années, les élus locaux doivent composer avec des moyens toujours plus contraints. Pourtant, certains réussissent à dépasser cette logique d’austérité pour remettre l’action publique au centre du jeu. C’est exactement ce qui vaut aujourd’hui à Laurent Péron, maire du Relecq-Kerhuon, et Michaël Quernez, maire de Quimperlé et vice-président de la Région Bretagne, d’être distingués parmi les élus locaux cités en 2025 pour la portée tangible de leurs actions municipales. Deux élus socialistes qui, chacun à leur manière, montrent qu’on peut encore faire vivre des politiques locales utiles, exigeantes, et profondément ancrées dans les réalités de terrain.

Au Relecq-Kerhuon, l’intergénérationnel comme réponse directe

Le premier exemple se situe aux portes de Brest, sur la rive sud de la métropole, où l’attention portée aux plus vulnérables se traduit par des décisions simples mais déterminantes.

Chaque mercredi midi, dans les cantines scolaires du Relecq-Kerhuon, des personnes âgées ou isolées viennent partager leur repas avec les élèves. Une tarification au quotient familial garantit l’accessibilité à tous. Au-delà du repas, certains restent sur place et participent aux activités périscolaires avec les enfants, prolongeant ainsi les échanges intergénérationnels. Ce choix, justement parce qu’il semble aller de soi, rappelle combien les réponses les plus efficaces sont parfois les plus évidentes : une mesure simple, ouverte à tous, qui recrée du lien social et combat directement l’isolement. Cette décision politique prise par Laurent Péron donne un nouvel élan à un service public de proximité en lui offrant une dimension sociale renforcée.

Même pragmatisme du côté de la résidence autonomie locale, où la commune fait face à des logements vacants faute de demandes suffisantes. Plutôt que de renoncer, le maire a décidé de mettre ces logements à disposition de jeunes actifs, conventionnés avec un foyer de jeunes travailleurs, en échange d’un loyer modéré et d’un engagement bénévole régulier auprès des résidents âgés. Ces jeunes partagent ainsi des repas, mais aussi des moments culturels ou musicaux avec les aînés. Ici encore, le dispositif est simple, clair, et adapté à la réalité du terrain.

À Quimperlé, la ville se construit avec ses habitants

Plus au sud, dans un tout autre contexte urbain, la dynamique engagée à Quimperlé prend appui sur un site longtemps délaissé : une ancienne friche industrielle à deux pas du centre-ville. Il ne s’agit pas seulement d’une requalification. C’est une réflexion partagée sur ce que peut devenir un espace public utile, vivant, et pensé avec celles et ceux qui l’habitent.

Pendant trois mois, la Ville a organisé une série d’ateliers avec les habitants, les associations locales, les architectes de l’Atelier Ribbons et les urbanistes du CAUE. Pas de décision en chambre, mais un processus exigeant, assumé, pour faire émerger un tiers-lieu ancré dans le territoire.

Également vice-président de la Région Bretagne, Michaël Quernez porte une vision opérationnelle des transports du quotidien. La stratégie engagée en matière de mobilités repose sur une dynamique collective et anticipatrice, construite avec les acteurs locaux et régionaux : renforcement des dessertes ferroviaires, nouveaux arrêts pour mieux desservir le territoire, et création d’un syndicat régional dédié aux mobilités pour plus de cohérence et d’efficacité.

Une reconnaissance justifiée, au-delà des distinctions

Ces deux exemples ne relèvent pas d’un simple enchaînement de bonnes pratiques : ils traduisent une vision partagée du rôle municipal et de sa capacité à structurer des réponses durables.

Si Laurent Péron et Michaël Quernez sont cités dans ce palmarès national, ce n’est pas par hasard. On ne récompense pas des élus locaux sur leurs discours, mais sur la façon dont ils transforment leur territoire de manière visible. Au Relecq-Kerhuon comme à Quimperlé, c’est une manière de faire de la politique locale qui ne théorise pas le mandat mais l’exerce, avec constance, et une idée simple : répondre à des besoins clairs sans perdre de vue l’échelle humaine.

Leur parcours respectif prouve qu’il reste possible d’agir à l’échelle locale, de proposer des solutions originales et utiles malgré les contraintes. Une façon de rappeler, simplement mais fermement, ce qu’est l’essence même du mandat municipal : intervenir utilement au plus près des réalités du terrain.

Source : Institut Quorum – 2025