Écoles : quand la crise énergétique réveille les souvenirs de la crise sanitaire

Les écoles vont-elles devoir affronter une nouvelle gestion d’urgence chaotique cet hiver ?

Après la COVID-19, qui a entraîné durant 2 ans des fermetures de classes à répétition et des protocoles sanitaires à n’en plus finir, voilà venu le spectre des coupures de courant.

Plus les jours passent, plus il semble inéluctable que le pays va être touché par des coupures d’électricité cet hiver. Résultat d’une situation inédite due à la concomitance de la crise ukrainienne et de l’indisponibilité d’une large partie des réacteurs du parc nucléaire français.
On commence à en savoir plus sur l’organisation des « délestages », qui de façon de plus en plus probable, risquent de toucher le pays cet hiver. Les collectivités locales, et en particulier les maires, auront un rôle important à jouer lors de ces épisodes.
Matignon a rendu publique jeudi dernier une circulaire destinée aux préfets pour qu’ils anticipent et préparent population, entreprises et administrations. Des fermetures d’établissements scolaires (écoles, collèges et lycées) pourraient intervenir.

Possibles fermetures d’écoles : comment cela va-t-il se passer ?

Le ministre de l’Éducation nationale a précisé que, si coupures de courant il y a dans les établissements scolaires, elles seront opérées sur trois créneaux horaires :

• Entre 8 heures et 10 heures
• Entre 10 heures et midi
• Entre 18 heures et 20 heures

Les deux créneaux du matin auront pour conséquence que la rentrée des élèves le jour concerné se fera en début d’après-midi, avec sans doute un repas qui sera néanmoins prévu pour les élèves qui déjeunent à la cantine. Donc, il n’y aura pas d’école le matin.
Concernant les éventuelles coupures entre 18 et 20 heures, elles auront un impact sur l’accueil périscolaire qui fermera alors plus tôt.

Un délai très court donc pour s’organiser, en particulier pour les parents qui ne peuvent pas télétravailler.

Les régions concernées par les délestages seront informées la veille. Une école ne pourra pas subir un délestage deux fois dans la même journée et un établissement scolaire ne pourra pas fermer ses portes plus de trois fois pendant l’hiver.

C’est à 15 heures, que l’on saura quelle est la zone concernée. Une fois les régions sous tensions identifiées, le site d’Enedis (monecowatt.fr) indiquera à 17 heures la liste des écoles qui seront touchées et les parents seront alors avertis. Enfin, à 19 heures, le préfet fera une communication officielle à la population.
Les internats, collèges et lycées pourront rester ouverts le soir, car le système de sécurité assure normalement une autonomie de quelques heures.

Y aura-t-il des personnels prioritaires ?

Comme au début de la crise de la COVID-19, quand les écoles étaient fermées, les enfants de personnels prioritaires pourront être accueillis dans des établissements scolaires restés ouverts. « Des écoles situées à proximité de structures qui ne subiront pas les délestages » pourront « accueillir les enfants de personnels prioritaires, selon un schéma qui a d’ailleurs été expérimenté pendant la crise sanitaire », a annoncé le ministre de l’Éducation nationale.
La liste de ces personnels prioritaires sera en revanche plus restreinte que pendant la crise de la Covid-19, il s’agira des enfants des soignants, des agents travaillant dans les centres pénitentiaires, ou encore la sécurité intérieure.

Et l’information des maires dans tout ça ?

À J-3, au moment où paraîtra l’annonce d’une « vigilance renforcée » par RTE, les communes éventuellement concernées par une coupure seront directement informées par les équipes régionales d’Enedis. Mais ce n’est qu’à J-1 en fin de journée que les maires sauront avec certitude si leur commune, ou une partie de leur commune, sera touchée par un délestage.

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