Lors de la séance plénière du 17 octobre au Conseil départemental du Finistère, Michel Loussouarn, conseiller départemental, est intervenu pour aborder une question de sécurité souvent négligée, mais déterminante pour l’avenir des territoires : la fin du réseau cuivre. Encore utilisé pour la téléphonie fixe, ce dernier est progressivement remplacé par l’Internet Protocol (IP), une technologie efficace pour l’Internet, mais qui soulève des interrogations quant à la sécurité en cas de tempête ou de coupure d’électricité.
À partir du 1er janvier 2025, 162 communes finistériennes devront basculer vers l’IP. Certaines, comme celles du pays fouesnantais et de Concarneau, ont déjà été des communes tests. Michel Loussouarn a illustré les conséquences de ce changement avec l’exemple récent de la tempête Ciaran : « Avec le réseau cuivre, même sans électricité, le téléphone fonctionnait encore, permettant de joindre des personnes isolées dans les campagnes. Avec l’IP, dès qu’il n’y a plus de courant, il n’y a plus de téléphone. C’est une question de sécurité majeure. »
Pour le conseiller départemental, ce problème dépasse le cadre technologique, touchant au modèle même de réseau à privilégier. Face à des épisodes climatiques de plus en plus fréquents, les risques de coupures généralisées pourraient laisser des territoires entiers sans moyen de communication. « Si l’on passe à l’IP partout et qu’on se prend une nouvelle tempête comme celle de l’hiver dernier, tout le territoire sera paralysé », a-t-il déclaré.
L’urgence de la situation a été soulignée, nécessitant un engagement du Conseil départemental à réfléchir en profondeur sur ce sujet. « Dans les années à venir, nous devons réfléchir à ce que nous voulons comme modèle de réseau. Il ne s’agit pas seulement de vanter les mérites de la fibre, mais de se pencher sur l’impact réel pour la sécurité des habitants », a-t-il ajouté.
Malgré ses nombreuses sollicitations restées sans réponse auprès des autorités compétentes, le maire de Rosporden a mis en garde contre les conséquences de l’inaction, affirmant que « des personnes seront clairement en danger » et appelant à une prise de position ferme et rapide face à cette problématique urgente.
La transition numérique ne doit pas compromettre la sécurité des territoires ruraux. Il est impératif que les pouvoirs publics prennent des mesures proactives pour éviter des conséquences graves et garantir la résilience de ces zones face aux défis futurs.