Une circulaire publiée en septembre demande l’ouverture des équipements sportifs des établissements scolaires et universitaires aux clubs, avec un objectif de 60 % d’ici 2026 et 100 % à la fin de l’année scolaire 2026-2027. Derrière l’annonce, ce sont les communes, propriétaires de la plupart de ces installations, qui devront en assumer la mise en œuvre.
Depuis les Jeux olympiques de Paris, les fédérations sportives enregistrent une hausse de 3,8 % des licenciés, parfois beaucoup plus selon les disciplines : +23 % en tennis de table, +19 % en badminton. Des chiffres que le gouvernement met en avant pour justifier l’ouverture des salles scolaires. Mais les élus savent que ce problème n’a rien de nouveau : la saturation des équipements est un sujet récurrent depuis des années.
Dans les faits, la circulaire ne se limite pas à une incitation. Elle fixe un calendrier contraint et précise la méthode. Dès cette année, préfets et recteurs doivent installer des comités de pilotage régionaux. Ceux-ci devront réaliser un diagnostic territorial des équipements, recenser les besoins des clubs et mettre à jour la base nationale Data ES, qui cartographie déjà plus de 300 000 infrastructures. Les premiers indicateurs de suivi devront être transmis dès janvier 2026, puis à nouveau en juin, avec un rythme semestriel jusqu’en 2027.
Pour que cette ouverture devienne réalité, les maires seront sollicités. Chaque mise à disposition passera par une convention tripartite entre l’établissement, le club et la collectivité propriétaire. Ces conventions préciseront les créneaux, les activités autorisées et les responsabilités : sécurité, surveillance, entretien, voire cofinancement d’aménagements. Une convention-type est d’ailleurs fournie en annexe, ainsi qu’une « boîte à outils » issue des régions déjà expérimentatrices. Les établissements labellisés “Génération 2024/2030” sont explicitement invités à ouvrir leurs installations, conformément au cahier des charges du label.
La circulaire insiste sur les conditions de réussite : un portage institutionnel par préfets et recteurs, un service pilote clairement désigné (DRAJES, DASEN, etc.), l’adhésion des élus locaux et des chefs d’établissement, la capacité à construire une relation de confiance avec les clubs. Mais dans la pratique, ce sont bien les communes qui devront arbitrer entre demandes associatives et contraintes scolaires, mobiliser du personnel, et assumer la responsabilité juridique des mises à disposition.
Pour les clubs, la promesse est claire : plus de créneaux pour accueillir les licenciés. Pour les communes, c’est une charge supplémentaire, sans financement spécifique annoncé. Comme souvent, l’État fixe l’ambition ; aux collectivités de trouver les moyens de la rendre crédible.
Dans le Finistère, où le tissu sportif associatif est dense et les équipements déjà utilisés à plein, les maires savent que les demandes ne tarderont pas. Le sujet risque vite de s’inviter à l’ordre du jour des conseils municipaux.
Le texte complet de la circulaire est disponible ici.