La campagne pour les municipales de 2026 est déjà encadrée. Depuis le 1er septembre, la période officielle de financement est ouverte et chaque dépense compte. Pour guider les candidats, la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques a publié, le 8 septembre, son nouveau Guide du candidat et de son mandataire financier. Ce document concerne directement les communes de 9 000 habitants et plus, celles où le dépôt d’un compte de campagne est obligatoire. Mais les rappels qu’il contient en matière de transparence et d’interdictions valent pour tous les candidats, quelle que soit la taille de leur commune.
Cet épais document n’est pas un simple manuel technique, il fixe les conditions qui garantissent l’égalité entre candidats. Trois principes dominent. D’abord, un plafond légal des dépenses limite les écarts de moyens. Ensuite, les dons sont strictement encadrés : seuls les particuliers peuvent contribuer, dans une limite fixée, tandis que les personnes morales, sauf les partis politiques, sont exclues. Enfin, le contrôle des comptes est assuré par la Commission, qui peut refuser un remboursement, voire prononcer l’inéligibilité d’un candidat en cas d’irrégularité.
Chaque liste dans les communes de plus de 9 000 habitants doit désigner un mandataire financier et ouvrir un compte bancaire unique retraçant toutes les opérations. Cette formalité doit intervenir dès le début de la campagne, sous peine de rendre la candidature irrecevable. Le mandataire gère les recettes et dépenses, délivre les reçus-dons et tient la main courante quotidienne des flux financiers. Impossible de contourner cette étape : en cas de refus d’une banque, la Banque de France peut être saisie et obliger un établissement à ouvrir le compte.
Le recours à un expert-comptable est lui aussi incontournable, sauf cas très exceptionnels. Sans sa validation, le compte a toutes les chances d’être rejeté. C’est sur la base de ce compte que l’État rembourse une partie des dépenses, à condition que la liste ait obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Le remboursement est plafonné à 47,5 % du montant autorisé, et toute dépense irrégulière peut entraîner une réduction.
La Commission insiste par ailleurs sur les interdits, souvent mal compris. Aucun moyen communal ne doit être utilisé pour la campagne, ni secrétariat, ni fichiers électoraux, ni véhicule, pas plus que des publications municipales transformées en outil de promotion. Les aides indirectes sont tout aussi proscrites : bulletin municipal flatteur, numéro spécial vantant le bilan du maire sortant, affichage institutionnel aux accents de propagande.
Même rigueur pour l’affichage et les permanences. Les six mois précédant le scrutin, tout affichage électoral est interdit hors emplacements officiels. Les permanences doivent se limiter au nom du candidat, de son parti et à la date du scrutin. Aucun slogan, logo ou portrait n’est autorisé. Les réseaux sociaux et sites de campagne sont eux aussi scrutés de près : tout contenu assimilable à une dépense électorale doit figurer dans le compte.
Enfin, le guide appelle à une vigilance particulière face aux financements extérieurs. Aucun don ou prêt ne peut provenir d’une personne morale étrangère ou d’un particulier non français résidant hors du pays. Ces règles ne sont pas de simples recommandations, leur violation constitue une infraction pénale.
Dans un contexte où la transparence est une exigence démocratique, ce guide n’est pas une lecture facultative. C’est un garde-fou, qui permet d’éviter des erreurs lourdes de conséquences et de garantir que, dans chaque commune du Finistère concernée, le scrutin se déroulera à armes égales.