Les maires sont de plus en plus confrontés à une crise silencieuse mais dévastatrice : la santé mentale. Cette problématique devient de plus en plus pressante pour les élus locaux, comme Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix. Dans l’espace d’un an et demi, il a dû gérer deux crises dramatiques impliquant des personnes souffrant de troubles psychiatriques : un incendie criminel et une agression violente. Ces incidents révèlent les limites des services de santé, incapables de répondre efficacement aux besoins psychiatriques en raison du manque criant de moyens.
Les élus en première ligne : des situations critiques
Lors d’une interview à Franceinfo, Jean-Paul Vermot a évoqué les difficultés majeures auxquelles Morlaix fait face dans la gestion des crises psychiatriques. Malgré les efforts déployés, les élus locaux se heurtent à un manque de moyens, rendant la prévention de ces situations critiques extrêmement difficiles. Cette réalité accentue la pression sur les élus, souvent contraints d’intervenir directement sans disposer des ressources nécessaires pour éviter de tels incidents.
Des initiatives locales mais un manque de soutien
Pour tenter de pallier ces manquements, certaines communes, comme Douai avec son maire Frédéric Chéreau, ont mis en place des cellules de suivi des cas complexes psychiatriques. Ces dispositifs permettent de coordonner les interventions des médecins, des services sociaux et des autorités locales. Cependant, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins. Le manque de psychiatres dans les hôpitaux (notamment en addictologie) met en péril la capacité des services de santé à faire face aux demandes croissantes. L’hôpital de Morlaix, par exemple, ne compte que 15 psychiatres sur les 24 nécessaires.
Des attentes fortes à l’approche du Congrès des maires
Le gouvernement a annoncé que la santé mentale serait une « grande cause nationale » pour 2025. Jean-Paul Vermot, comme d’autres maires, attendent désormais des mesures urgentes et concrètes pour la prise en charge de la santé mentale sur le territoire. Parmi les attentes : la création de nouvelles structures adaptées et une augmentation des effectifs psychiatriques pour alléger la charge qui pèse sur les communes. Le Congrès des maires, prévu en novembre, sera l’occasion d’aborder ces problématiques et de proposer des solutions pour améliorer la coordination entre les services municipaux, judiciaires et hospitaliers.
Pour en savoir plus, retrouvez l’interview complète de Jean-Paul Vermot et Frédéric Chéreau sur Franceinfo.
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