L’EUROPE NE RÉUSSIRA PAS SANS LA DÉMOCRATIE LOCALE

Dans les travées de Bruxelles, un projet discret pourrait bouleverser l’équilibre entre institutions européennes et territoires. Sous couvert de souplesse budgétaire, la Commission européenne envisage de recentraliser la gestion de fonds jusque-là partagés avec les collectivités : FEDER, FSE+, FEAMPA, FTJ… En s’attaquant à ces fonds, c’est l’efficacité même des politiques locales que la Commission met en péril.

Pour Nathalie Sarrabezolles, membre du Comité européen des Régions, l’alerte est claire. Dans sa lettre d’information de juillet, l’élue finistérienne pointe un risque politique majeur : celui d’une Europe qui se détourne de ses fondations territoriales.

« Ce qui est en jeu, écrit-elle, c’est plus que la gestion d’un fonds. C’est la capacité des territoires à construire une cohésion sociale à hauteur d’humain, pas de tableau Excel. »

À Brest, la parole des territoires

Fin juin, la commission COTER a choisi de se réunir à Brest. Un choix loin d’être anodin : dans ce territoire engagé dans les transitions, élus locaux, parlementaires et représentants de la Commission ont débattu des grands enjeux budgétaires et sociaux. La visite du téléphérique urbain, financé avec l’aide de l’Union, a rappelé que l’Europe prend tout son sens quand elle soutient les initiatives portées localement.

Mais cette proximité est aujourd’hui fragilisée. Revenir à une gestion centralisée, c’est affaiblir l’agilité des politiques publiques locales. C’est réduire la capacité des collectivités à répondre aux urgences sociales, environnementales, économiques. Et c’est, au fond, remettre en cause un principe fondamental : la subsidiarité.

Une mobilisation politique européenne

Face à cette menace, le groupe Parti Socialiste Européen, dont Nathalie Sarrabezolles est vice-présidente, s’est mobilisé. Un courrier co-signé avec les eurodéputés S&D a été adressé à Ursula Von der Leyen. Le message est limpide : on ne bâtira pas l’avenir de l’Union en rognant ses racines locales. La présidente de la Commission a répondu avoir entendu leurs préoccupations. Reste à voir si l’écoute se traduira en actes.

D’autres fronts, une même logique

Parallèlement, le Comité européen des Régions travaille sur d’autres chantiers essentiels : cybersécurité des hôpitaux, lutte contre les pénuries de médicaments, préparation aux crises, diplomatie climatique en amont de la COP 30. Autant de domaines où l’action locale est déterminante, et où l’expertise des élus de terrain reste trop souvent marginalisée.

Car les défis d’aujourd’hui, sobriété, résilience, solidarité, ne se résoudront pas depuis les tours de verre. Ils exigent des politiques incarnées, ancrées, construites avec celles et ceux qui sont au contact du réel. Une Europe déconnectée de ses territoires serait une Europe en sursis.

L’avenir européen ne se joue pas à huis clos. Il se construit, chaque jour, dans les villes, les départements, les régions. Là où vivent les citoyens. Là où se tient, encore, la promesse démocratique.

Pour aller plus loin, retrouvez la lettre d’information de Nathalie Sarrabezolles en intégralité ci-dessous.

Lettre N°2 – Nathalie Sarrabezolles

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