« Je ne lâcherai pas l’affaire ». C’est un Jean-Paul Vermot plus déterminé que jamais qui a répondu aux questions de Christophe Boucher lundi soir dans « Bonjour Bretagne » sur Tébéo. Le maire de Morlaix a une nouvelle fois plaidé pour le renforcement des moyens alloués à la police nationale à Morlaix, mais aussi dans le Finistère.
Il y a quelques jours, Bruno Retailleau, en déplacement dans le Finistère, dans la journée en tant que ministre de l’intérieur et en soirée en tant que candidat à la présidence de LR, avait annoncé 9 nouveaux postes de policiers. Mais, le département ne connaîtra finalement que 3 créations de postes, à Concarneau.
Nous avons pourtant besoin de renforcer les effectifs de la police nationale car c’est elle, et elle seule, qui peut lutter efficacement contre le narcotrafic qui gangrène les villes moyennes, et, en particulier dans les quartiers populaires. « Pour le secteur Morlaix / Saint-Martin des Champs, soit une population de 20 000 nous n’avons qu’un équipage de police pour intervenir » a alerté Jean-Paul Vermot qui, au passage, a renvoyé dans leurs buts les conseillers d’opposition en précisant que les effectifs de la police municipales étaient passés, de 3 en 2020 à 7 aujourd’hui. Preuve que la collectivité prend sa part. Mais face à des réseaux structurés, violents, souvent implantés bien au-delà des limites communales, il est illusoire de croire qu’une ville, seule, pourrait tenir la ligne de front. Sans un engagement clair et massif de l’État, les collectivités continueront à colmater les brèches pendant que les trafiquants, eux, organisent leur territoire.
Cependant, c’est bien à l’État qu’il revient de donner les moyens pour lutter contre les trafics de drogue. À la police nationale, seule en capacité à mener des enquêtes sur des réseaux nationaux, voire internationaux, naturellement, mais aussi à la justice. « Alors que la moyenne européenne est de 10 procureurs pour 100 000 habitant-es en Europe, dans le Finistère elle n’est que de 1,76 » a déploré le maire de Morlaix.
Mais, si la réponse doit être répressive elle doit aussi être éducative, sociale et sanitaire. Il est temps de redonner aux services de psychiatrie et d’addictologie les moyens de prendre en charge les victimes de la drogue afin de les éloigner des réseaux sans foi ni loi qui n’hésitent pas à recourir à des comportements de plus en plus violents.
La question du narcotrafic est longtemps restée dans l’ombre et les maires n’évoquaient ce sujet que très rarement. « Mais nous sommes toutes et tous concernés, jusque dans les plus petits villages, depuis que les trafiquants ont décidé d’inonder le marché français de cocaïne et ont adopté des méthodes d’une violence inouïe » a insisté celui qui, en quelques mois, est devenu le porte-parole des élu-es locaux qui n’en peuvent plus de voir les enfants de leurs communes recrutés par des réseaux. Jean-Paul Vermot a pris la parole sur ce dossier et il n’est pas prêt à abandonner ce combat.
L’interview complète de Jean-Paul Vermot dans Bonjour Bretagne est à revoir ici.