Inaugurée à la rentrée 2016, l’école intercommunale de Pouldreuzic-Plovan, est exemplaire à plusieurs niveaux. Les explications de Philippe Ronarc’h, le maire de Pouldreuzic.
A une époque où il est parfois difficile de maintenir une école dans certaines communes rurales, vous avez réussi à en ouvrir une neuve, intercommunale, et d’y ouvrir une classe supplémentaire. C’est rare. Pouvez-vous nous expliquer la genèse du projet ?
Plovan, qui n’a plus d’école depuis plus de 30 ans, participait déjà depuis de nombreuses années aux frais de fonctionnement de notre école car une trentaine d’enfants de la commune y étaient scolarisés. Au lendemain des élections municipales de 2014, on a commencé à travailler ensemble à cette idée car sur Pouldreuzic nous avions une école très vétuste et qui devenait juste pour accueillir les enfants des deux communes.
La précédente municipalité avait travaillé à un projet d’extension de l’ancienne école mais celui-ci était trop onéreux. Et je souhaitais que cette future école puisse être au centre-bourg.
Vous avez fait le choix politique de renoncer au projet qui était ficelé sous la précédente mandature pour imaginer cette école intercommunale en centre-bourg. C’était un choix politique. Pourquoi ?
Parce qu’une école, c’est avant tout le poumon d’une commune. Ce sont 165 élèves qui mettent une dynamique et qui permettent de revitaliser le bourg. Nous avons gagné 4,5% d’habitants en deux ans et nous avons un nouveau quartier communal qui va sortir de terre en 2018. Cette école en centre-bourg va permettre de relancer le commerce. Nous avons déjà deux jeunes médecins qui ont choisi en ce début d’année de venir s’installer sur Pouldreuzic.
Pour co-construire un tel projet avec une commune voisine, il fallait avoir déjà des habitudes de travail communes ?
Oui, il y a déjà de nombreuses associations communales qui travaillent ensemble. Mais nous avons aussi déjà travaillé de concert en 2015 sur un gros projet, le premier : pour la construction du nouveau centre de secours. On a ainsi déjà amorcé une dynamique de co-construction ensemble.
Votre école intercommunale est-elle l’exemple qu’il va falloir suivre pour maintenir des écoles rurales ?
Il est vrai que c’est la première construction d’une école intercommunale depuis bien longtemps. Elle va apporter une dynamique importante aux deux communes puisque Plovan maintient sa population et a aussi un projet de quartier communal. On est dans un territoire au bout du bout, et une école, ça permet de faire venir des jeunes couples. Enfin, ce projet intercommunal nous a aidés au niveau des financements. Nous avons été davantage soutenus que pour le projet qui était auparavant dans les cartons. Nous avons notamment eu deux DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux), des fonds européens, de la réserve parlementaire, des aides du Département et de la Région… Un pari ambitieux qui a vu le jour en deux ans et avec réussite puisque nous avons pu ouvrir une 7e classe dès la première rentrée.