« C’est une sidération. Une réponse totalement à côté de la plaque. ». Il y avait de l’attente. Il y a eu des échanges, des alertes, des chiffres et, jeudi 22 mai, dans T dans l’actu, l’émission du Télégramme, Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, a réagi avec une consternation non feinte.
La veille, le syndicat Alliance révélait l’absence de renforts policiers pour le Finistère, les Côtes-d’Armor et le Morbihan, à l’exception de Concarneau. Trois postes seulement pour tout le département. Aucun pour Morlaix. Un décalage d’autant plus saisissant que, dix jours plus tôt, Bruno Retailleau annonçait à Quimper l’arrivée de neuf policiers, devant micros et caméras.
À Morlaix, on espérait dix policiers supplémentaires. Il n’y en aura aucun. Pour un maire qui avait multiplié les échanges avec les services de l’État, avec les représentants syndicaux, avec les élus nationaux, le constat est brutal : « Nous sommes face à une menace inédite, et la réponse ne suit pas. »
Et cette menace, il la nomme clairement : des enfants enrôlés dans les trafics, une pression constante sur les quartiers, et des effectifs en place qui tiennent, mais à quel prix.
« Si l’on ne renforce pas les effectifs et si l’on continue à laisser l’éducation, la santé mentale et l’addictologie en déshérence, on échouera. »
Ce que pointe Jean-Paul Vermot, c’est un double abandon. Celui des forces de l’ordre, d’abord, livrées à elles-mêmes. Celui du reste de la chaîne, ensuite : les éducateurs, les médecins, les hôpitaux, les familles. Et au cœur, des villes moyennes qui voient la crise s’installer, mais ne voient pas l’État revenir.
Morlaix n’est pas un cas isolé. Morlaix, aujourd’hui, est un symbole. Celui d’une politique de sécurité pensée depuis Paris, qui oublie les réalités locales. Celui d’un territoire qui demande des moyens et qui, une fois de plus, ne reçoit qu’un silence de plomb.
À retrouver à partir de 08:30 dans « T dans l’actu », l’émission du Télégramme diffusée le 22 mai.