238 nouvelles brigades de gendarmerie en France : Quels impacts sur le Finistère ?

Alors que le ministère de l’Intérieur vient de publier un rapport faisant état d’une augmentation de la délinquance en 2022, le président de la République vient d’annoncer la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie d’ici 2027. Lors de son déplacement dans le Lot-et-Garonne pour inaugurer officiellement une nouvelle caserne de gendarmerie, il a détaillé la liste de ces nouvelles brigades, soulignant qu’il s’agit d’un investissement historique.

Actuellement, la France compte environ 3 500 brigades de gendarmerie, selon l’Élysée, bien que le ministère de l’Intérieur en répertorie 3 049.  Ces chiffres contrastent fortement avec les 3 766 unités recensées dans le livre blanc de la sécurité intérieure de 2020, qui avait également évoqué la dissolution de 373 brigades territoriales entre 2009 et 2019, une mesure interrompue pour maintenir la couverture territoriale des zones rurales.

La création des nouvelles brigades de gendarmerie vise à couvrir l’ensemble des départements et collectivités d’outre-mer, avec au moins une nouvelle brigade par région, et jusqu’à quatre dans certains départements. La sélection des emplacements s’est basée sur divers critères, notamment la croissance démographique et les statistiques de la délinquance. Il est à noter que malgré cette expansion, la carte police/gendarmerie restera inchangée, contrairement aux recommandations de la Cour des comptes et du livre blanc sur la sécurité intérieure de 2020.

Il est intéressant de noter que la majorité des nouvelles brigades seront mobiles plutôt que fixes, avec 145 brigades volantes contre 93 fixes, une décision qui diffère des attentes initiales. Cependant, il est précisé que les brigades mobiles seront constituées de gendarmes à part entière et joueront un rôle essentiel dans les zones enclavées ou isolées.

D’ici 2027, ces nouvelles brigades accueilleront un total de 2 144 gendarmes, dans le cadre des 8 500 recrutements prévus au ministère de l’Intérieur pendant le quinquennat. Le rythme de formation devra s’accélérer pour atteindre cet objectif, ce qui pose la question de la disponibilité des candidats, un sujet de préoccupation récemment soulevé.

Les premières brigades devraient être opérationnelles dès novembre, bien que les délais pour les brigades fixes soient plus longs en raison des travaux de rénovation ou de construction nécessaires. Les coûts totaux du projet restent à évaluer, en tenant compte de la condition des bâtiments et des coûts du marché. Le fonctionnement d’une brigade mobile est estimé à environ 70 000 euros par an.

Cette initiative découle d’une promesse de campagne faite par Emmanuel Macron en janvier 2022, renforcée en juin 2022, et elle a été officialisée par la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. Les emplacements des brigades ont été déterminés après consultation des élus locaux et des gendarmes, avec 395 propositions reçues.

En fin de compte, cette création de brigades de gendarmerie vise à atteindre deux objectifs présidentiels : améliorer l’accueil des victimes et doubler la présence des forces de l’ordre dans l’espace public au cours des dix prochaines années. Cette mesure s’inscrit également dans la volonté de réimplanter les services publics dans les territoires.

Cette annonce intervient à la suite de la publication de mauvaises statistiques sur la délinquance en 2022, avec une augmentation de plusieurs indicateurs de la délinquance enregistrée, notamment les coups et blessures volontaires, les violences sexuelles, les vols sans violence contre les personnes, les cambriolages de logements, les vols de véhicules, les affaires liées aux stupéfiants et les escroqueries.

Le Finistère accueillera prochainement trois nouvelles brigades de gendarmerie, situées à Huelgoat (brigade mobile), Landivisiau (brigade équestre) et Trégunc (brigade fixe). Olivier Bellec, maire de Trégunc et président de Concarneau Cornouaille agglomération, a exprimé son soutien enthousiaste à l’installation de la brigade de gendarmerie dans sa commune. Pour lui, cette décision représente une opportunité significative d’offrir de nouveaux services publics aux habitants de Trégunc, qui ont traditionnellement eu peu d’options en la matière. Il est convaincu que cette initiative stimulera l’économie locale en attirant de nouveaux résidents et en dynamisant la vie communautaire de Trégunc, apportant ainsi un changement positif à la commune et à sa population.

De son côté, la députée Mélanie Thomin s’est félicitée de la création d’une nouvelle brigade de six gendarmes mobiles, rattachée à Huelgoat pour couvrir la région des monts d’Arrée. Elle a salué cette décision en soulignant son importance pour les habitant.es, considérant que cette implantation dans une commune rurale des monts d’Arrée permettra un accès accru à un service public de proximité, avec une présence humaine renforcée et des horaires d’ouverture plus étendus.

D’autre part, il est important de noter que les collectivités locales jouent un rôle clé dans le financement et la construction des nouvelles casernes de gendarmerie, ce qui soulève des préoccupations compte tenu des pressions financières qui pèsent sur les budgets des collectivités. Cela pourrait également avoir influencé la décision de privilégier les brigades mobiles par rapport aux brigades fixes.

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