Arrivée de Bretagne à grande vitesse : quel impact pour le Finistère?

Interview de Gérard Lahellec, vice-Président de la Région Bretagne, en charge des transports et des mobilités.

Le 7 juin, dans le cadre d’un premier essai réussi, le premier TGV mettant Rennes à 1h25 de Paris est arrivé en gare rennaise. Une belle victoire pour la Bretagne ?

En effet, la Ligne à Grande Vitesse (LGV) entre Le Mans et Rennes sera mise en service Le 2 juillet prochain avec l'objectif de rapprocher toute la Bretagne de Paris ( Bretagne à Grande vitesse, plus vite, plus proche ).Il sera complété par le lancement, pour toute la façade Atlantique, d’un cadencement généralisé des trains entre Paris Montparnasse d’une part, et Rennes, Nantes et Bordeaux d’autre part. C'est dans le contexte de ces deux évolutions majeures que les dessertes actuelles devront être modifiées et que seront établies les futures dessertes de la Bretagne. La mise en débat des perspectives de dessertes TER pour 2017 a suscité un grand intérêt de la part des usagers et des collectivités. Les contraintes relatives aux changements de certains horaires, qui vont nécessairement modifier les usages actuels, ont été signalées. Outre les 10 M€ annuels supplémentaires que la Région consacrera à l'amélioration de la desserte du territoire régional, le projet que nous portons assure une augmentation de près de 20 % de l’offre ferroviaire globale quotidienne, répartie à parts égales entre TGV et TER. C'est pour répondre à cette ambition que la Région, après avoir rénové la totalité du parc de trains, a engagé par ailleurs la commande de 21 trains neufs supplémentaires, pour un investissement estimé à 250M€.

Les premiers billets pour les TGV de Bretagne à grande vitesse seront commercialisés à partir du 2 juillet, quel sera l’impact sur les tarifs, que l’on habite à Rennes ou à Quimper ?

Dans sa négociation avec la SNCF, la Région Bretagne s'est appliquée à privilégier quatre objectifs :

  1. Obtenir les meilleurs gains de temps pour les territoires les plus éloignés, c'est à dire situés le plus à l'ouest de la Bretagne. La pointe bretonne gagnera près de 50 minutes en moyenne sur les trajets avec Paris.
  2. Assurer le maintien des dessertes des gares intermédiaires actuellement desservies par le TGV. Les villes qui pouvaient craindre un désengagement de la SNCF pour leur gare TGV peuvent être rassurées.
  3. Mettre en œuvre une complémentarité des dessertes TGV, TER et lignes routières régionales afin d'assurer la meilleure desserte de tous les territoires. La diffusion de la grande vitesse à tout le territoire breton est un engagement déterminant du projet Bretagne à Grande Vitesse (BGV) qui en fait un cas unique.
  4. Déployer des offres spécifiques et poursuivre les investissements afin de faire bénéficier le Centre-Bretagne de toutes les politiques de désenclavement du territoire régional.

Pour atteindre ces quatre objectifs, la Région a signé avec la SNCF une convention de desserte TGV de la Bretagne avec l'assurance de quatre allers/retours quotidiens supplémentaires entre le Finistère et Paris pour une durée de cinq ans.

Du point de vue tarifaire, l'augmentation moyenne du billet en seconde classe sera de 6 € pour un trajet entre Paris et Rennes et de 4 € pour un trajet entre Paris et la pointe bretonne. En outre, ce sont 2 000 offres quotidiennes de billets à prix réduits qui seront mises à disposition du territoire finistérien.

Désormais, après le 2 juillet, que va-t-il se passer ?

Après cette première étape décisive, il faudra continuer à rapprocher la pointe bretonne de Rennes en visant l'objectif de 1h30 de trajet entre la pointe bretonne et Rennes. Pour y parvenir, il conviendra donc de traiter simultanément la question de la desserte du Finistère et celle de la desserte « en Finistère » en veillant attentivement à ce que ces deux exigences soient conduites simultanément avec la modernisation de la liaison entre Rennes et Nantes.

 

 

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