Gestion des déchets : Le gouvernement fait fi des acteurs concernés et poursuit sa politique solitaire

La secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, a récemment dévoilé un certain nombre de « mesures concrètes » prises par le gouvernement en matière de gestion des déchets, sans même avoir préalablement engagé de consultations avec les collectivités. Cette approche a une fois de plus suscité l’indignation des acteurs du secteur.

Dans une interview téléphonique relayée par l’AFP, la ministre a annoncé ces mesures dans le but d’améliorer le tri et le recyclage, alors que la France vient d’être récemment critiquée par Bruxelles pour ses performances jugées insuffisantes dans ce domaine. Parmi ces mesures, la ministre a fixé comme priorité absolue la réduction de la production de plastique.

L’une des mesures phares annoncées est le retour de la consigne sur les bouteilles en verre, qui fera l’objet d’expérimentations dans certaines enseignes dès l’année prochaine. Le gouvernement prévoit également d’allouer environ 50 millions d’euros pour encourager les producteurs de pâtes à tartiner, de sauces et de sodas à adopter des contenants en verre standard et réutilisables plutôt que des plastiques jetables.

La ministre souhaite également développer la tarification incitative et étendre l’utilisation des poubelles jaunes dans les rues, les zones touristiques, les entreprises et les établissements recevant du public.

En ce qui concerne la question sensible de la consigne sur les bouteilles plastiques, à laquelle les collectivités territoriales s’opposent farouchement, la ministre semble toujours en faveur de cette mesure et annonce que la décision a été repoussée à la fin du mois de septembre afin de permettre une « reprise des discussions » avec les parties prenantes.

Cependant, tant sur le fond que sur la forme, la ministre a réussi à susciter l’opposition unanime des acteurs publics et professionnels. Un communiqué virulent a été diffusé vendredi, signé à la fois par les principales associations et réseaux d’élus (AMF, AMRF, France urbaine, APVF, Intercommunalités de France, Amorce…) ainsi que par le Cercle national du recyclage, Federec, la Fnade et la Confédération générale de l’alimentation en détail.

Les signataires du communiqué dénoncent une « fausse concertation » et appellent le gouvernement à renoncer définitivement au projet de « fausse consigne » sur les bouteilles plastiques. Ils rappellent que depuis six mois, les associations d’élus et le Cercle national du recyclage ont formulé des propositions argumentées et précises. Une réunion d’arbitrage était prévue le mercredi 21 juin en présence de toutes les parties prenantes, mais a été annulée à la dernière minute, avant que la ministre ne présente le lendemain à une partie de la presse un « plan d’action » qui n’a été ni présenté ni discuté avec les parties prenantes. Une méthode curieuse.

Les signataires du communiqué exhortent donc une fois de plus le gouvernement à faire preuve de transparence et à abandonner dès maintenant son projet de « fausse consigne ». Ils réaffirment les 14 propositions concrètes et argumentées qu’ils ont formulées depuis le mois d’avril afin d’atteindre l’objectif de collecte de 90% des bouteilles plastiques à des fins de recyclage.

Il convient de noter que certaines des mesures annoncées par Bérangère Couillard sont issues de ces propositions, telles que l’installation de poubelles jaunes dans les lieux publics.

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