Retour sur le séminaire FNSER de Blois : les élus territoriaux en première ligne sur le front de la cohésion nationale

« Il faut aller à Blois ! »  Avec d’autres élus du Finistère (Jean-Paul Vermot, président de l’UESR, Sébastien Miossec ou Tristan Foveau), Frédérique Bonnard Le Floc’h a participé au séminaire de formation de la FNESR à Blois. Dans cette tribune, elle explique pourquoi les élu-es socialistes et républicain.es doivent, dès que la date sera connue, s’inscrire à l’édition 2024.

Les 23,24 et 25 août a eu lieu le traditionnel séminaire de formation des élu.es de la FNSER. Le climat lourd et orageux de cette fin d’été à Blois n’a en rien déteint sur un moment fort de partage entre 300 élu.e.s locaux, sous le signe d’une double cohésion. Cohésion socialiste et républicaine tout d’abord, affirmée par la Présidente Hélène Geoffroy et son Président délégué Benoît Arrivé, qui n’ont eu de cesse de démontrer l’unité du parti dès lors qu’il s’agit de se tenir aux côtés des élu.e.s locaux. Cohésion nationale enfin, comme mission première des collectivités territoriales, alors que notre pays traverse aujourd’hui crises sur crises dans un contexte géopolitique menaçant, et que le gouvernement reste sourd et impuissant à soulager les maux d’une société fracturée par les inégalités. Dans ce contexte, les élu.e.s locaux se battent de toutes leurs forces pour que le parti de la pseudo Renaissance ne provoque pas le crépuscule de notre République sociale.

En ouverture du séminaire, c’est bien à cette véritable offensive pour renouer avec le génie politique de la gauche que nous ont convié les différents intervenants. Faisant le lien entre politiques locales et nationales, universitaires et politistes, élu.e.s et praticien.nes se sont attaché.es à analyser sur le temps long les politiques publiques marquées à gauche et les déterminants du socle de gauche pour mieux nous projeter dans les défis électoraux à venir. Cette « gauche des territoires » plonge ses racines dans le socialisme municipal historique, dont les leçons claires méritent d’être méditées à l’aune des défis sociaux, écologiques, économiques et démocratiques d’aujourd’hui :

  • Redevenons disruptifs ! La gauche a inventé les politiques urbaines autour des notions de lutte contre la rente, de contrainte de la propriété et de rééquilibrage des inégalités avec la production de logements abordables, le développement de services publics performants et des politiques d’aménagement du territoire interventionnistes pour « vivre et travailler au pays ». Cet agenda a tellement bien fonctionné qu’il est devenu la norme, a été récupéré par les élu.es de droite et a inspiré les politiques de l’Etat. Dès lors, le PS et ses alliés doivent retrouver la capacité à incarner des politiques locales marquées à gauche qui font la différence avec les propositions technocratiques déjà menées partout.
  • Dégageons-nous du piège de l’institutionnalisation ! Les équipes emmenées par le PS sont victimes du succès de leur agenda urbain, qui a engendré les effets pervers de la gentrification, de la métropolisation et de la densification. Quels sont nos nouveaux marqueurs face à la rente urbaine ainsi générée ? Alors que les « mouvementistes » ou les écologistes radicaux se sont emparés des combats idéologiques féministes, antiracistes et de l’innovation sociale, le Parti Socialiste et ses alliés ont à inventer un contenu politique plus en phase avec les mouvements sociaux pour proposer de nouvelles politiques publiques qui « changent la vie » après avoir changé la ville.

Que ce soit en plénières ou dans les 30 ateliers thématiques, ateliers techniques, forums, on a discuté de valeurs, priorités, et identité autant que de partage d’expériences ou d’initiatives inspirantes. Jugez plutôt de la diversité des sujets : grand âge, souveraineté et qualité alimentaire, Zéro Artificialisation Nette, politiques sportives, gestion de la conflictualilté, violences urbaines, citoyenneté et démocratie, sécurité, crise du logement, déserts médicaux, gestion de l’eau, opportunités de financement de l’UE, budgets verts et budgets de gauche, gouverner à mi-mandat, leadership en politique, déontologie et élu.es locaux, politique de la ville, éducation, mobilité, énergie, violences envers les élus, sexisme, racisme, diversité et inclusion, féminisme, lutte contre la radicalité, ruralité et égalité territoriale, résilience écologique, élu.es minoritaires, finances…

Concernant l’action internationale des collectivités, l’éclairage de François Hollande en tant qu’ancien Président de la République sur la situation de la France dans le monde a réuni une salle comble dans un débat de très haut niveau, et a marqué la rentrée politique par la présence des médias venus nombreux pour l’occasion entendre l’ancien Président crucifier l’attitude irresponsable de Nicolas Sarkozy vis à vis de la guerre en Ukraine.

La FNSER et Condorcet Formation ont tourné une page à l’occasion de ce séminaire 2023, avec le départ en retraite de son Directeur Hervé Beaumanoir. C’est l’occasion de dire combien notre indispensable organisme de formation est fragile et que ses finances sont mises à mal par les insuccès électoraux qui réduisent le nombre d’élu.e.s ayant recours à ses services. Faire appel à la FNSER Cordorcet Formation, participer aux temps forts comme le séminaire de Blois, c’est aussi renforcer notre famille politique, c’est aussi un devoir pour les adhérents du Parti Socialiste.

Rendez-vous en 2024 !

Frédérique Bonnard-Le Floch
Vice-Présidente de Brest Métropole, Conseillère Départementale du Finistère
Conseillère départementale du Finistère

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