Lors de son entretien télévisé dimanche soir, les déclarations d’Emmanuel Macron sur la taxe foncière ont suscité une vive tension entre l’Élysée et les élus locaux. Le président a clairement pointé du doigt les communes pour les augmentations de la taxe foncière, provoquant une réaction immédiate de la part des élu.es. Le Président a affirmé que la hausse de la taxe foncière n’était pas imputable au gouvernement, mais aux choix des communes, tout en admettant que la plupart des maires n’avaient pas augmenté cette taxe (environ 85% d’entre eux). De fait, dès le lendemain, l’Association des maires de France (AMF) a répliqué avec un communiqué de presse incisif.
Dans ce communiqué, l’AMF a vigoureusement réfuté ces propos, soulignant que les maires ne considèrent pas la taxe foncière comme un impôt d’État. Tous savent pertinemment que cette taxe se compose de deux éléments : l’un lié à l’inflation et l’autre résultant du taux d’imposition décidé par la commune ou l’intercommunalité.
Le communiqué de l’AMF a également souligné les répercussions de la suppression de la taxe d’habitation, une réforme gouvernementale qui a déstabilisé la fiscalité locale en transférant une partie de la charge sur la taxe foncière. L’association précise que malgré les réductions de dotations depuis 2010, les budgets communaux demeurent équilibrés, la dette est sous contrôle, et les investissements locaux représentent une part significative des investissements publics.
Enfin, l’association souligne que la frustration des maires, bien qu’ils assument leurs responsabilités, provient en grande partie de la centralisation croissante qui entrave leur autonomie. Ils se trouvent confrontés à des restrictions de leur pouvoir en matière d’urbanisme, à une surveillance de leurs dépenses d’investissement, à des obligations environnementales descendantes, ainsi qu’à des transferts de charges non financés. Les élus locaux attendent du gouvernement qu’il assume pleinement ses responsabilités sur des enjeux majeurs tels que l’accès au logement et aux soins, des domaines dont les conditions ne cessent de se détériorer.
En conclusion, l’AMF a tenu à rappeler que les maires ont su faire preuve de coopération avec le gouvernement à plusieurs reprises depuis 2017, lorsque la situation l’exigeait. Désormais, ils exigent un respect mutuel dans toutes les circonstances.