En tant qu’élu.es, il est essentiel de prendre en compte les défis auxquels fait face la démocratie participative et de trouver des solutions pour y remédier. Malgré les efforts financiers déployés par les collectivités locales pour encourager la participation citoyenne, bon nombre constatent une diminution de l’implication des habitant.es dans les consultations et les réunions publiques. Cette situation remet en question la légitimité de ces initiatives et nécessite une réflexion approfondie.
Il est indéniable que les mêmes personnes, souvent celles qui disposent du temps et des ressources nécessaires, s’investissent dans les démarches participatives. En revanche, une grande partie des habitant.es, en raison de contraintes familiales, géographiques ou professionnelles, sont exclu.es de ces événements. Cela crée une situation de déséquilibre et limite la diversité des participant.es.
Pour remédier à cette situation et élargir la participation citoyenne, le cabinet de concertation « La suite dans les idées » propose d’allouer une partie du budget des missions de concertation pour financer des contreparties destinées à récompenser les citoyens et citoyennes engagé.es dans le débat public. Selon les directeurs, Antonin Lafaye et Pascal Nicolle, cette mesure permettrait de mobiliser de nouveaux profils et d’améliorer la représentativité et la légitimité des dispositifs participatifs.
Le cabinet « La suite dans les idées » s’appuie sur une étude comparative menée par l’École Normale Supérieure de Lyon pour soutenir cette proposition. Dans un « livre blanc pour lever les tabous sur les contreparties à la participation citoyenne« , ils examinent une quinzaine de mécanismes de compensation déjà expérimentés en France, en Allemagne, en Belgique, au Canada et en Suisse. Ils analysent les avantages, les inconvénients et les principaux risques associés à chaque solution.
Il est important de souligner que ces initiatives suscitent encore des débats et des controverses. Certains remettent en question le fait de recevoir une contrepartie pour accomplir son devoir de citoyen.ne. Cependant, les directeurs du cabinet « La suite dans les idées » rappellent que les élu.es et les professionnels de la politique bénéficient déjà d’indemnités pour leur travail. Ils espèrent que le débat évoluera progressivement et que des solutions pourront être institutionnalisées pour faciliter la participation du plus grand nombre.
Des exemples concrets : Plusieurs « communes participatives » pilotées par des listes citoyennes explorent actuellement ces idées et négocient des propositions avec différents employeurs locaux. L’objectif est de créer un statut de « citoyen-participant », inspiré des jurés d’assises ou des pompiers volontaires, pour institutionnaliser ces contreparties et encourager la participation du plus grand nombre.