Le ministre de la Transition écologique a annoncé ce jeudi 8 juin, le plan pour faire face à l’intensification et à la multiplication des vagues de chaleur. Conscient de l’absence d’un plan général en France pour gérer ce phénomène, contrairement à certains pays voisins , le ministre a souligné l’importance d’agir dans tous les secteurs d’activité. Le plan, qui vise à informer, anticiper et protéger, comprend 15 actions immédiates.
Parmi ces mesures, figurent le recensement des îlots de fraîcheur et des fontaines publiques dans les communes, la diffusion de messages de prévention dans les transports, l’encouragement à l’inscription des personnes vulnérables sur les registres communaux, ainsi que le contrôle annuel des installations et des équipements de confort dans les crèches et les bâtiments scolaires.
Le ministère estime que les effets du réchauffement climatique sont déjà présents en France et prévoit une augmentation inévitable de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur d’ici 2050, ce qui affectera tous les aspects de notre économie et de notre vie quotidienne, notamment la santé, le travail, la vie sociale et culturelle, ainsi que les ressources naturelles et les forêts.
Depuis l’an 2000, les canicules ont été cinq fois plus fréquentes en France qu’avant 1989, et elles devraient doubler en nombre d’ici 30 ans. L’année 2022 a été particulièrement marquante, avec plus de 1 500 records locaux de chaleur battus et la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée entre le 15 et le 19 juin.
Le plan présenté vise quatre cibles principales : le grand public, les personnes vulnérables et les jeunes, les travailleurs et les entreprises, ainsi que les organisateurs et les spectateurs d’événements sportifs et culturels, qui sont nombreux pendant l’été.
Pour sensibiliser le grand public, le gouvernement lancera une campagne d’information qui fournira des conseils sur les travaux à effectuer et les comportements à adopter à domicile, ainsi que des recommandations pour prévenir les noyades et prendre soin des animaux de compagnie. Les préfets de département effectueront un recensement des îlots de fraîcheur et des fontaines dans les communes, en collaboration avec les maires, et ces informations seront communiquées à la population. Des messages de prévention seront également diffusés dans les transports et par SMS en cas de fortes chaleurs.
Le plan prévoit également un premier bilan de la start-up d’État « Plus fraîche ma ville », un service numérique gratuit lancé par l’Ademe en collaboration avec des élus et des agents territoriaux. Ce service vise à aider les collectivités à choisir des solutions de rafraîchissement urbain durables et pérennes.
Les gestionnaires du réseau d’électricité RTE et Enedis renforceront leurs moyens de surveillance et d’intervention dès l’été 2023, en déployant notamment des équipes d’urgence pendant les vagues de chaleur et de sécheresse, afin de prévenir les coupures de courant.
Le plan met également l’accent sur l’importance de l’inscription des personnes vulnérables sur les registres communaux, qui existent depuis la canicule de 2003. Actuellement, seulement 5 % des personnes âgées vulnérables sont inscrites sur ces registres. Pour remédier à cette situation, des jeunes participant au Service National Universel (SNU) seront mobilisés, et une expérimentation sera menée en collaboration avec La Poste afin d’impliquer les facteurs dans cette action.
Des contrôles annuels des installations et des équipements de confort seront mis en place dans les crèches et les bâtiments scolaires pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants. Afin de limiter les reports d’examens en période de chaleur, des contrôles réguliers des locaux climatisés à proximité des collèges et des lycées, pouvant accueillir les épreuves du brevet ou du baccalauréat, seront réalisés chaque année dans toutes les académies.
Dans le domaine des entreprises, un guide sur les mesures et les travaux visant à améliorer la température dans les bureaux sera élaboré. Par ailleurs, les inspections du travail seront renforcées dans les secteurs les plus vulnérables aux risques liés à la chaleur.
Le plan mentionne également d’autres actions complémentaires, telles que la réglementation des activités en fonction du niveau de risque d’incendie par les maires et les préfets. Cela peut inclure des restrictions d’accès aux espaces naturels sensibles, des limitations des activités professionnelles et de loisirs susceptibles de provoquer des départs de feu accidentels, ainsi que des interdictions temporaires de fauchage mécanique, d’utilisation de barbecues à combustible solide et de fumer à proximité des espaces naturels.
Pour terminer, le plan prévoit un recensement des événements culturels et sportifs, qui seront également sujets aux aléas climatiques, au printemps de chaque année dans chaque département. L’objectif est d’encourager les organisateurs à adapter leur organisation en cas de canicule, et les préfets pourront décider de reporter ou d’annuler les événements en cas de risques élevés.
Pas de budget spécifiquement alloué à ce plan, cependant Christophe Béchu a souligné que le montant des subventions accordées aux collectivités territoriales a été augmenté de 2 à 4 milliards pour l’année 2023. Ces fonds supplémentaires sont spécifiquement destinés à soutenir un large éventail d’actions visant à préserver la biodiversité et à lutter contre ou s’adapter au changement climatique.