Dans un contexte politique tendu, les élus locaux se sont mobilisés pour défendre leurs collectivités après avoir été accusés de contribuer à la dégradation des finances publiques. Cette attaque, menée par les ministres démissionnaires de l’Économie et du Budget, a suscité une réaction collective et coordonnée de la part des principales associations d’élus. L’Association des Maires de France, l’Association des Petites Villes de France et Intercommunalités de France ont, d’une même voix, rejeté catégoriquement ces accusations, qu’elles estiment infondées.
Une mise en cause « grossière » des collectivités locales
Dans un communiqué ferme, l’AMF a qualifié les accusations de Bercy de « grossières ». L’association a rappelé que les collectivités locales respectent scrupuleusement la « règle d’or », qui leur impose de voter des budgets équilibrés. Contrairement à l’État, dont les finances sont en perpétuelle dérive, les comptes des collectivités sont restés stables depuis des décennies. La dette des collectivités, exclusivement dédiée à l’investissement, est passée de 9 % à 8,9 % du PIB entre 1995 et 2023.
Ce rappel est essentiel : les élus locaux démontrent leur capacité à gérer leurs finances de manière rigoureuse et responsable. En outre, loin de contribuer à la dérive budgétaire de l’État, ils continuent d’investir massivement dans leurs territoires, notamment pour accompagner la transition écologique. Cependant, ces efforts sont entravés par des charges supplémentaires imposées par l’État, telles que la revalorisation des traitements des fonctionnaires et l’application de nouvelles normes environnementales, qui alourdissent les budgets locaux.
APVF : les petites villes en première ligne
De son côté, l’APVF a dénoncé ce qu’elle considère comme un « mauvais procès » intenté aux collectivités locales. En 2023, les administrations locales ne représentaient que 9 % du déficit global, contre 102 % pour les administrations centrales. Comment, dans ce contexte, justifier que les collectivités, pourtant réputées pour leur gestion rigoureuse, soient pointées du doigt ? L’APVF déplore également les conséquences néfastes des coupes budgétaires imposées par l’État, notamment dans le domaine de la transition écologique, pourtant érigée en priorité nationale.
Le message est limpide : les petites villes, tout comme les grandes agglomérations, respectent leurs engagements budgétaires tout en contribuant activement à la réduction des émissions de carbone, à la préservation des services publics de proximité, et à la création d’emplois. Ces accusations ne font que fragiliser davantage des relations déjà tendues entre l’État et les collectivités.
Intercommunalités de France : une réponse collective
Intercommunalités de France, en écho à l’AMF et à l’APVF, a également dénoncé la stratégie de communication du gouvernement, qualifiant les accusations de « caricaturales ». L’association a rappelé que les collectivités locales ne sont en aucun cas responsables des dérapages budgétaires de l’État. Au contraire, leurs comptes sont systématiquement votés en équilibre. Elle déplore que le débat soit détourné, occultant ainsi les véritables responsables de la dégradation des finances publiques.
Intercommunalités de France a également exprimé ses préoccupations concernant la réduction des crédits alloués au Fonds vert, un dispositif clé pour soutenir la transition écologique dans les territoires. La coupe de 500 millions d’euros compromet de nombreux projets cruciaux pour le développement durable, ainsi que les engagements climatiques de la France. L’association a appelé à l’ouverture d’un dialogue constructif et à la nomination rapide d’un nouveau gouvernement capable de rétablir la confiance avec les élus locaux.
Un appel à l’unité et au dialogue
Face à cette situation, les trois associations d’élus locaux ont adressé un message commun au gouvernement : il est temps de revoir la méthode. L’AMF, l’APVF et Intercommunalités de France appellent à une concertation ouverte, basée sur des données transparentes et une vision commune des défis à relever, notamment en matière de transition écologique.
Les collectivités locales, garantes de la stabilité budgétaire, sont un rempart face à un État qui accumule dettes et contraintes sans reconnaître ses responsabilités. C’est dans les territoires que se dessine l’avenir du pays.
Les élus locaux rappellent qu’ils sont des acteurs incontournables du développement des territoires et du maintien des services publics de proximité. Ils insistent sur le fait que la stabilité des finances locales et leur contribution à l’économie nationale ne doivent plus être ignorées par un État en quête de responsables.
La clé de la réussite nationale réside dans un véritable partenariat où l’État cesse d’imposer et choisit de co-construire avec ceux qui transforment le quotidien des citoyens.