Mélanie Thomin, députée du Finistère, vient de remporter une victoire importante pour l’agriculture française. Sa proposition de résolution européenne, visant à appliquer des mesures miroirs agricoles, a été adoptée à l’unanimité par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. Avec ce texte, la députée propose une réponse directe à un problème majeur : les déséquilibres créés par certains accords de libre-échange, qui fragilisent les filières agricoles en permettant l’importation de produits ne respectant pas les normes européennes.
Cette résolution arrive à un moment clé. Le secteur agricole est sous pression, notamment face à des accords comme celui entre l’Union européenne et le Mercosur. Ces accords ouvrent la porte à des produits importés issus de pratiques interdites sur le sol européen. Au Brésil, par exemple, des pesticides bannis dans l’Union européenne continuent d’être massivement utilisés, tandis que l’élevage repose largement sur des hormones de croissance et des antibiotiques. Ces écarts dans les standards de production placent les agriculteurs européens dans une position intenable, confrontés à une concurrence déloyale et des marges toujours plus réduites.
Pour rééquilibrer la donne, le texte propose une mesure phare : l’inversion de la charge de la preuve. Si elle venait à être adoptée au niveau européen, cette disposition imposerait aux pays exportateurs de démontrer que leurs produits respectent les normes européennes. Cette conformité serait vérifiée par des organismes certificateurs agréés. L’objectif est de renforcer les contrôles sur les importations, tout en garantissant une transparence accrue pour les consommateurs, notamment sur l’origine et les conditions de production des denrées mises sur le marché européen.
Dans le Finistère, où l’agriculture occupe une place essentielle, comme dans de nombreuses régions de France, cette résolution pourrait apporter des réponses concrètes à des défis bien identifiés. Parmi les filières clés du département figurent l’élevage bovin et porcin, ainsi que la production avicole, notamment celle des œufs destinés au marché alimentaire. Ces secteurs, soumis à des coûts de production élevés et à des exigences réglementaires strictes, doivent également composer avec une concurrence internationale de plus en plus intense. L’application stricte des normes européennes aux produits importés pourrait leur permettre de renforcer leur compétitivité et de garantir leur pérennité.
L’adoption de ce texte marque une première victoire, mais Mélanie Thomin insiste sur l’importance des étapes à venir. Avant d’être portée devant les institutions européennes, cette résolution devra être adoptée en séance plénière à l’Assemblée nationale. Cette étape permettra de confirmer le soutien parlementaire et d’envoyer un signal clair au gouvernement français, chargé ensuite de défendre cette position au niveau européen pour qu’elle devienne une véritable avancée législative. On attend du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités et fasse de cette résolution une priorité dans ses négociations avec Bruxelles. Pour Mélanie Thomin, ce texte n’est pas qu’un outil technique, mais bien une vision de ce que doit devenir l’agriculture européenne : un modèle où les efforts des producteurs sont reconnus, où la qualité prime sur les pratiques à bas coût, et où l’équité devient la règle.
Retrouvez l’intervention de Mélanie Thomin lors de la séance publique sur la déclaration du Gouvernement et le débat autour des négociations UE-Mercosur.
Pour en savoir plus, découvrez ci-dessous à la vidéo de la présentation de la résolution en commission.
Consultez également le communiqué de presse de Mélanie Thomin, qui revient sur l’adoption unanime de cette résolution et ses objectifs pour lutter contre les distorsions de concurrence dans l’agriculture française, ainsi que le rapport complet de la commission des Affaires économiques , détaillant le cadre et les mesures proposées.