Les parkings de grande taille offrent un potentiel inexploité pour contribuer à la transition énergétique. Plusieurs territoires ont déjà franchi le pas en équipant leurs parkings d’ombrières photovoltaïques, optimisant ainsi des surfaces existantes pour produire localement de l’énergie renouvelable. C’est notamment le cas à Brest Métropole, où des ombrières ont été installées sur cinq parkings. Ces infrastructures permettent une production annuelle d’environ 1 500 MWh, soit l’équivalent de la consommation électrique de plus de 500 foyers (hors chauffage). En plus de contribuer à la transition énergétique, elles offrent un gain de confort pour les usagers grâce à l’ombrage tout en valorisant des espaces souvent sous-utilisés.
Ces évolutions s’inscrivent dans le cadre défini par le décret n° 2024-1023 du 13 novembre 2024, le décret n° 2024-1104 du 3 décembre 2024 et l’arrêté du 4 décembre 2024, qui précisent les conditions techniques et pratiques pour leur application.
Ombrières photovoltaïques : adapter les parkings à la transition énergétique
Les parkings extérieurs de plus de 1 500 m² doivent intégrer des dispositifs de production d’énergies renouvelables. Pour les surfaces dépassant 10 000 m², des exigences supplémentaires viennent compléter cette démarche.
Ces obligations prennent en compte les spécificités locales, avec plusieurs ajustements pour s’adapter aux contraintes des territoires :
- Dérogations : Les parkings situés en zones protégées, soumis à des risques technologiques ou présentant des contraintes géologiques, peuvent être exemptés.
- Solutions alternatives : La plantation d’arbres à canopée large peut être privilégiée pour assurer l’ombrage nécessaire.
- Mutualisation des installations : Les gestionnaires peuvent regrouper les équipements entre plusieurs parkings voisins pour réduire les coûts et simplifier la mise en œuvre.
Ces adaptations permettent de transformer une contrainte en une opportunité d’innovation, en adaptant les solutions aux réalités locales.
Une échéance à anticiper pour répondre aux besoins locaux
D’ici au 1er janvier 2028, les collectivités et gestionnaires de parkings devront intégrer ces installations dans leurs projets d’aménagement. Pour garantir la faisabilité économique des travaux, des seuils financiers ont été définis :
- Les coûts ne doivent pas dépasser 10 % de la valeur vénale pour les parkings existants.
- Pour les nouvelles infrastructures, ce seuil est fixé à 15 %.
Ces critères soulignent la nécessité d’une planification réfléchie et adaptée aux capacités des acteurs locaux, afin de concilier les contraintes techniques et les objectifs énergétiques.
Des contraintes qui peuvent devenir des solutions locales
Les nouvelles obligations ouvrent des perspectives intéressantes pour optimiser des surfaces déjà artificialisées, tout en renforçant l’autonomie énergétique des territoires. Les parkings de grande taille, grâce à l’installation de dispositifs photovoltaïques, peuvent produire localement de l’électricité propre tout en répondant aux enjeux de la transition écologique.
Concrètement :
- Un parking de 10 000 m², équipé de panneaux photovoltaïques, pourrait produire chaque année environ 300 MWh, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 300 foyers (hors chauffage).
- Ces infrastructures permettent également de développer l’autoconsommation collective, réduisant la dépendance aux réseaux d’approvisionnement traditionnels.
Pour les collectivités et gestionnaires, ces projets exigent une analyse fine des contraintes locales, mais aussi des opportunités, notamment :
- La mutualisation des installations entre plusieurs sites pour réduire les coûts.
- L’utilisation des alternatives végétales, comme les arbres à canopée large, pour répondre aux besoins d’ombrage sans installations coûteuses.
Avec une approche réfléchie, ces obligations peuvent se transformer en projets structurants, combinant efficacité énergétique, respect de l’environnement et innovation locale. En s’appuyant sur les ressources et spécificités des territoires, ces initiatives pourraient également devenir des exemples à suivre dans d’autres domaines de l’aménagement durable.