BAISSE DES INDEMNITÉS MALADIE DANS LA FONCTION PUBLIQUE

À compter du 1er mars 2025, l’indemnisation des fonctionnaires en congé de maladie ordinaire (CMO) sera réduite à 90 % du traitement durant les trois premiers mois d’arrêt. Jusqu’ici, les agents publics percevaient leur rémunération intégrale sur cette période. Cette mesure, inscrite dans l’article 189 de la loi de finances pour 2025 et adoptée sans concertation réelle avec les représentants de la fonction publique, suscite une forte opposition.

Une réforme imposée malgré une opposition unanime

Le gouvernement justifie cette baisse par la nécessité de maîtriser les dépenses publiques et par une volonté d’alignement sur le secteur privé. Pourtant, cette réforme ne tient aucun compte des réalités professionnelles de la fonction publique territoriale, où les conditions de travail et les rémunérations ne sont en rien comparables avec celles du secteur privé. Les syndicats, tout comme les employeurs publics, dénoncent une attaque injustifiée contre les agents et un recul supplémentaire des droits sociaux.

Cette réduction d’indemnisation ne concerne pas uniquement le traitement indiciaire : elle impactera également les primes et indemnités calculées en fonction du salaire. Les pertes pour les agents pourraient donc être bien plus importantes que les 10 % annoncés. Pour les collectivités locales, cette réforme pourrait également compliquer le recrutement et accentuer la crise d’attractivité des métiers territoriaux.

Un passage en force dénoncé par les élus locaux

Malgré les avertissements des employeurs territoriaux et des syndicats, le gouvernement a maintenu cette disposition sans ouvrir de négociation sérieuse. Dans un contexte où les collectivités peinent déjà à recruter, fragiliser davantage les conditions de travail des agents publics territoriaux est une décision incompréhensible.

Cette réforme constitue un nouvel affaiblissement des droits des agents territoriaux, et par ricochet, une menace pour la qualité des services publics locaux. Réduire les droits des fonctionnaires ne renforcera ni l’efficacité du service public ni l’engagement des agents, bien au contraire.

Une mobilisation qui ne faiblit pas

Face à cette réforme, les syndicats de la fonction publique appellent à une mobilisation nationale. Une réunion est prévue le 18 mars avec le ministre de l’Action publique, mais les discussions précédentes ont montré que le gouvernement reste sourd aux revendications des représentants des agents. Si aucun ajustement n’est obtenu, des mouvements de grève et des manifestations pourraient se multiplier dans les semaines à venir.

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