KÉVIN FAURE : « LE DÉPARTEMENT DOIT RETROUVER LE SENS DES PRIORITÉS »

Ce mardi, dans les colonnes de Ouest-France, Kévin Faure, coprésident du groupe Finistère & Solidaires au conseil départemental, alerte sur un Département en perte de cap et appelle à remettre les solidarités au cœur de l’action publique.

Avant d’évoquer la situation du Finistère, Kévin Faure dresse d’abord un constat plus large : le climat politique national reste délétère. L’instabilité et les crises à répétition fragilisent les collectivités, qui peinent à agir sereinement. Entre crise de confiance, incertitudes budgétaires et injonctions contradictoires, les Départements peinent à construire des politiques durables. « On navigue à vue », résume-t-il, rappelant combien l’absence de visibilité fragilise les services publics et celles et ceux qui les font vivre.

Pour le groupe Finistère & Solidaires, l’urgence est sociale. L’aide sociale à l’enfance se tend, les besoins augmentent, la santé mentale des jeunes se dégrade et nombre de familles peinent à régler la cantine. Ces réalités appellent une réponse forte, recentrée sur les compétences essentielles du Département. « Les Finistériennes et Finistériens attendent de leur collectivité qu’elle soit d’abord celle des solidarités », souligne Kévin Faure.

Mais c’est aussi la méthode qui interroge. Si le président du Département, Maël de Calan, ne ménage pas sa présence sur le terrain, la concertation, elle, laisse à désirer. Les politiques semblent décidées à Quimper avant d’être déclinées dans les territoires, sans véritable co-construction. Une manière de gouverner qui confond communication et action. « Le Département ne doit pas devenir une agence de l’État », insiste Kévin Faure, qui plaide pour une collectivité au service des communes et des acteurs du territoire, non pour une institution centralisatrice qui se substitue à eux.

Autre sujet d’inquiétude : la disparition progressive des outils d’observation publique. La fin de l’observatoire départemental de la protection de l’enfance ou de celui de l’habitat prive le Département d’une vision claire des besoins. « Si on casse le thermomètre, on ne peut plus régler le thermostat », résume-t-il, inquiet d’une action publique guidée par les appels à projets plutôt que par une stratégie partagée.

Pour les élu·es de Finistère & Solidaires, il est temps de redonner du sens à l’action départementale : remettre les solidarités au centre et faire confiance aux territoires. C’est à cette condition que le Département pourra pleinement jouer son rôle auprès des Finistériennes et des Finistériens.

Source : entretien de Kévin Faure avec Ouest-France, publié le 14 octobre 2025.

Posted in Actu, Actualités, Le zoom du département.