Presque un an après l’entrée en vigueur du Service public de la petite enfance, les communes concernées découvrent enfin le soutien financier promis par l’État.
Selon le Journal officiel du 31 octobre 2025, 66 communes du Finistère recevront une aide comprise entre 20 328 € et 60 984 €.
Mais pour beaucoup d’élu·es, le compte n’y est pas : les montants attribués restent très en deçà des besoins réels, et la grande majorité des communes rurales sont totalement exclues du dispositif.
Dans le Finistère, la plupart des communes perçoivent entre 20 000 et 28 000 euros. Morlaix, Quimperlé, Concarneau, Douarnenez ou Carhaix touchent le montant plancher de 20 328 €. Brest et Quimper se distinguent avec 60 984 € et 40 656 €, mais ces sommes ne couvrent pas les charges liées à la coordination du nouveau service, souvent confiée à un agent dédié.
L’enveloppe nationale de 85,37 millions d’euros promise par le gouvernement paraît bien modeste au regard des missions confiées aux communes.
Le mode de calcul, identique pour toutes, ignore la démographie et la situation sociale des territoires : une commune aisée et une commune populaire reçoivent la même somme.
Autre impasse : les communes de moins de 3 500 habitants. Elles doivent pourtant, elles aussi, recenser les besoins et accompagner les familles, sans bénéficier d’aucun financement. Les intercommunalités ne sont pas davantage soutenues, sauf si les communes transfèrent leur dotation via un mécanisme administratif complexe.
Un choix qui risque, une fois encore, de pénaliser les territoires ruraux et littoraux.
Le SPPE, créé par la loi Plein emploi de décembre 2023, a officiellement démarré au 1er janvier 2025. Mais l’accompagnement financier promis n’arrive qu’en octobre, avec un versement annoncé « sous trois mois » par l’Agence de service et de paiement. Presque un an de décalage entre la réforme et les moyens.
Pour l’Union des élu·es socialistes et républicains du Finistère, cette situation illustre une dérive désormais bien connue : « On transfère aux communes des responsabilités croissantes sans leur donner les moyens d’agir. Les maires font leur part, au plus près des familles. Mais l’État doit redevenir un partenaire à la hauteur des enjeux de la petite enfance ».
À consulter : Arrêté du 22 octobre 2025 – JO du 31 octobre 2025


