Après des années à réclamer un assouplissement des règles, les collectivités vont enfin pouvoir tourner la page des vidanges obligatoires au calendrier fixe. Le ministère de la Santé et celui des Sports ont annoncé que le décret imposant une vidange annuelle systématique des piscines publiques allait être remplacé par un dispositif fondé sur la qualité réelle de l’eau. Une évolution que beaucoup d’élus attendaient, tant ces fermetures imposées pesaient sur l’organisation et les budgets locaux.
Jusqu’ici, rien ne bougeait. Une fois par an, chaque bassin devait être totalement vidé, nettoyé, puis remis en eau. Une opération qui entraînait en moyenne une semaine de fermeture, et qui mobilisait des volumes d’eau considérables. Le ministère estime que ces vidanges représentent à elles seules environ 10 % de la consommation totale d’une piscine municipale.
Le nouveau cadre réglementaire, élaboré à partir des travaux de l’Anses et des échanges menés avec les élus et les professionnels, change l’approche. Il ne s’agira plus de suivre une obligation uniforme, mais d’ajuster la fréquence des vidanges selon la qualité mesurée de l’eau, en s’appuyant sur un suivi plus fin. Une manière de garantir la sécurité sanitaire tout en évitant des remises en eau devenues difficilement justifiables dans un contexte de sobriété hydrique.
Cette évolution était portée depuis longtemps par l’Association nationale des élus en charge du sport et largement soutenue sur le terrain. Pour les collectivités, elle devrait se traduire par moins de fermetures, des charges de fonctionnement allégées et une gestion plus cohérente d’une ressource en eau déjà sous tension dans de nombreux territoires. Les communes pourront adapter leur calendrier en fonction de la réalité de leur équipement, et non plus d’une contrainte réglementaire identique pour tous les bassins, quelle que soit leur fréquentation ou leur état.
Pour les usagers, c’est la perspective d’un service public plus continu. Pour les élus, celle d’une marge de manœuvre qui compte dans un contexte budgétaire serré. Le décret n’a pas encore de date précise de publication au Journal officiel, mais le gouvernement indique qu’il entrera en vigueur prochainement.
Au-delà de l’aspect technique, la décision dit aussi quelque chose du message envoyé aux collectivités. Depuis plusieurs années, les élus demandent des normes plus adaptées à leurs réalités de terrain. En mettant fin à une règle dont l’intérêt sanitaire n’était plus évident, l’État semble enfin reconnaître qu’une gestion efficace repose d’abord sur la connaissance que les communes ont de leurs équipements et de leurs publics.


