Le 16 octobre 2024, au Havre, lors de la 34e convention nationale organisée par Intercommunalités de France, les présidents d’intercommunalités ont rejeté en bloc le projet de loi de finances 2025. Ce texte, qui vise à reprendre le contrôle d’une partie des recettes locales, est perçu comme une attaque frontale contre l’autonomie des collectivités. Pour les élus locaux, l’État cherche à recentraliser des pouvoirs essentiels, compromettant ainsi leur capacité à garantir des services publics vitaux pour leurs habitants.
« Nous ne serons pas les boucs émissaires des déficits de l’État. Chaque jour, nous sommes en première ligne pour répondre aux besoins de nos concitoyens, » ont affirmé les présidents. Dénonçant des coupes qui frapperaient de plein fouet des secteurs essentiels tels que la rénovation énergétique, la mobilité ou encore l’inclusion numérique, ils ont averti que ces décisions budgétaires risquent de déstabiliser profondément les territoires, avec des répercussions immédiates sur les services de proximité dont dépendent des millions de Français.
Dans un élan d’unité, les présidents d’intercommunalités ont adopté une motion commune, demandant au Premier ministre Michel Barnier d’engager immédiatement une concertation sérieuse avec les élus locaux. « L’État ne peut plus imposer des décisions éloignées des réalités des territoires. Nous n’accepterons plus que Paris décide sans nous consulter, » ont-ils averti, en soulignant que ces mesures affaibliraient l’action des collectivités et perturberaient l’équilibre territorial. Les élus ne se contentent plus d’attendre un dialogue, ils l’exigent désormais.
Cette bataille dépasse la simple question budgétaire : il s’agit de défendre la capacité des territoires à décider de leur propre avenir. « Les collectivités locales ne sont pas de simples relais administratifs de l’État. Elles sont les gardiennes de l’équilibre territorial et du bien-être de nos citoyens, » ont martelé les élus. En privant les collectivités des ressources nécessaires, l’État met en péril un modèle de gouvernance basé sur la proximité et la réactivité face aux besoins des habitants.
Cette motion, largement plébiscitée, représente plus qu’une protestation contre un projet de loi : elle est le symbole d’une mobilisation générale pour préserver l’autonomie des territoires. Pour les élus locaux, il ne s’agit pas seulement de se défendre face à la recentralisation, mais bien de garantir un modèle de gouvernance qui place les citoyens au cœur des décisions, loin des logiques centralisées et uniformes.
Ci-dessous, le texte intégral de la motion adoptée :