À l’approche des élections municipales de 2026, les cérémonies de vœux revêtent une dimension particulière. Moment attendu de la vie locale, elles n’en sont pas moins strictement encadrées par le droit électoral. Pour les équipes municipales en place, l’enjeu est clair : respecter le cadre légal afin d’éviter toute requalification en opération de communication électorale.
Le code électoral est explicite. La période préélectorale est ouverte depuis le 1er septembre et avec elle des restrictions claires sur les cérémonies de vœux organisées par les communes. Celles ci ne peuvent en aucun cas devenir un support de bilan, de mise en avant des réalisations du mandat ou d’annonces valorisantes.
Les prises de parole doivent rester strictement institutionnelles. Il s’agit de formuler des vœux, de rappeler des éléments factuels ou d’évoquer, de manière générale et non orientée, les perspectives de la commune. Toute tentative, même implicite, de valorisation politique est à proscrire.
La vigilance ne porte pas uniquement sur le contenu des discours. Le format même de la cérémonie est scruté. Budget, lieu, durée, nombre d’invités, supports utilisés, toute évolution notable par rapport aux années précédentes peut être interprétée comme une volonté de renforcer la visibilité de l’exécutif sortant.
L’introduction de nouveaux outils de communication comme des vidéos, des brochures spécifiques ou une diffusion élargie sur les réseaux sociaux comporte un risque réel. La règle est simple. La cérémonie doit s’inscrire dans une stricte continuité, sans montée en gamme ni innovation susceptible d’être requalifiée.
Cette exigence de prudence s’étend également aux dépenses. Si l’événement présente des éléments à caractère électoral, tout ou partie de son coût peut être intégré au compte de campagne du candidat ou de la liste concernée. D’où la nécessité d’une organisation sobre, maîtrisée et documentée, permettant de démontrer, le cas échéant, la continuité avec les pratiques antérieures.
Enfin, la communication autour de la cérémonie doit rester factuelle et limitée à l’essentiel, date, lieu, caractère institutionnel. Slogans, identité graphique à connotation électorale ou publications sponsorisées sont à éviter strictement.
En période préélectorale, la sobriété n’est pas un détail technique. Elle constitue une garantie indispensable pour sécuriser juridiquement l’action des collectivités et préserver l’égalité entre les candidats.


