À quelques mois des élections municipales, le 107e Congrès des maires et présidents d’intercommunalité de France, du 18 au 20 novembre à Paris, s’annonce comme un moment charnière.
Le thème retenu, « Pour les communes, liberté », résume le sentiment général : la nécessité de redonner de l’espace, du souffle et des moyens à l’action locale.
Le programme s’annonce dense. Sécurité, transition écologique, aménagement, petite enfance, santé, culture, finances locales, statut de l’élu : autant de sujets qui, peu à peu, se sont concentrés entre les mains des communes. Le congrès ne sera pas qu’une succession de tables rondes, mais un temps de bilan et de projection, à la veille d’un nouveau mandat.
Car les élus locaux n’attendent plus des discours, mais des réponses. Les communes affrontent aujourd’hui des charges croissantes, des normes complexes et des dotations qui ne suivent plus. Entre la gestion du quotidien et la préparation de la transition écologique, beaucoup peinent à trouver un équilibre. Les débats consacrés aux finances locales, aux investissements climatiques ou à la maîtrise foncière devraient donner la mesure des difficultés, mais aussi des capacités d’innovation qui persistent sur le terrain.
Au-delà des enjeux budgétaires, le congrès sera aussi un moment pour parler du lien social.
L’accès aux soins, la politique du handicap, la place du sport et de la culture, l’inclusion ou la prévention en santé rappellent que la commune n’est pas qu’une institution administrative : c’est un lieu de vie, d’accueil, d’équilibre. Ces questions, souvent reléguées à l’arrière-plan, y occuperont une place importante.
Les discussions autour de la proposition de loi sur le statut de l’élu local, actuellement en cours d’examen, seront également suivies de près. Protection sociale, droit à la formation, équilibre entre mandat et vie professionnelle : autant d’enjeux qui conditionnent la possibilité même de s’engager. Dans la perspective des municipales de mars 2026, cette réflexion n’a rien d’anecdotique.
Le Finistère sera particulièrement présent dans les débats.
Mélanie Thomin, députée du Finistère et présidente de l’Association nationale des pôles territoriaux et des pays (ANPP), interviendra dans le grand forum consacré à l’accès à l’ingénierie et aux aides pour les territoires ruraux.
Isabelle Assih, maire de Quimper, participera au forum sur les politiques d’inclusion et la lutte contre la pauvreté.
Yohann Nédélec, adjoint au maire de Brest et président du Centre national de la fonction publique territoriale, co-présidera la rencontre nationale des secrétaires généraux de mairie, consacrée à l’évolution du métier et à ses nouveaux cadres juridiques.
Trois voix différentes, mais un même ancrage : celui d’un territoire où la coopération intercommunale, la solidarité et le service public restent au cœur de l’action locale.
En filigrane, ce congrès posera une question essentielle : comment maintenir une action publique locale forte, dans un contexte de recentralisation et de contraintes financières accrues ?
Pour beaucoup d’élus, la liberté communale ne se résume pas à une revendication d’autonomie, mais à la possibilité de continuer à agir dans de bonnes conditions.
C’est aussi une manière de défendre une certaine idée de la démocratie : celle qui se construit à hauteur d’habitant, avec patience et conviction.
Le programme complet du 107e Congrès des maires et présidents d’intercommunalité est disponible sur le site de l’Association des maires de France .


