1°) La formation des élus locaux est difficile à organiser dans les petites mairies peu riches et où chacun est utile. Le principal problème est le financement, car une commune de moins de 10.000 habitants ne peut en moyenne allouer que 550 euros par élu désireux de se former, ce qui est peu pour couvrir à la fois la formation et les frais annexes que sont le séjour, le transport et les pertes de salaire. Or ceux qui ont le plus besoin de formation sont justement les élus des petites villes.
C’est pourquoi les associations départementales des maires organisent des formations collectives sur place.
2°) La vie professionnelle des élus qui n’ont pas renoncé à leur travail et tout particulièrement celle des travailleurs indépendants, est souvent un frein à leur formation, faute de temps.
3°) Des obstacles psychologiques empêchent certains élus locaux qui sont des notables, d’envisager une formation et même, d’une manière générale, l’élu se convainc facilement qu’un succès à l’élection implique et garantit sa capacité à s’acquitter facilement des fonctions qui lui ont été confiées...
4°) La formation apparaît trop théorique aux élus qui considèrent que les aspects théoriques et juridiques relèvent de l’administration et que toute formation conduit à les « fonctionnariser » ou les « technocratiser » alors qu’ils ont été élus pour prendre des décisions politiques... Car l’idée que les fonctionnaires possèdent la compétence technique et qu’aux élus échoit la seule décision politique reste une idée communément acceptée qui refreine chez ces derniers le désir de suivre des formations apparemment techniques.
Le droit à la formation des élus est donc un progrès de la démocratie, c’est un droit reconnu et mis en pratique mais force est de reconnaître que les élus locaux eux-mêmes ne le reconnaissent pas comme essentiel. A l’origine de ce paradoxe, se trouve la frontière fluctuante entre la gestion et l’administration d’une part et de l’autre la décision politique.
Or aujourd’hui, localement, le rôle du gestionnaire l’a emporté subrepticement sur le rôle du politique et c’est ce déplacement de la frontière qui justifie la nécessité de mieux former les élus.