Lors des questions au gouvernement ce mercredi 6 novembre, le sénateur Jérôme Durain a interpellé le ministre de l’Intérieur, soulignant les difficultés grandissantes auxquelles font face les maires dans leur lutte contre le narcotrafic. Demandant des moyens accrus et un soutien ferme de l’État, le sénateur a mis en garde contre une criminalité organisée qui menace directement la sécurité locale et place les élus en première ligne.
Les élus locaux, acteurs essentiels mais isolés face à la montée du narcotrafic
Jérôme Durain a dressé un constat sans appel : les élus locaux se retrouvent de plus en plus isolés face à l’expansion des réseaux de drogue. Bien que beaucoup aient déjà accru les effectifs de leurs polices municipales, ces efforts s’avèrent insuffisants face à l’ampleur du problème. Le sénateur a souligné la réalité quotidienne des maires, confrontés à des réseaux de narcotrafic qui s’installent aussi bien dans les quartiers urbains que dans les centres de petites communes.
Les exemples de Rennes, Poitiers, Nîmes et tant d’autres villes et villages montrent que ce problème ne se limite plus aux grandes métropoles. L’augmentation des violences et l’emprise territoriale des trafiquants mettent en péril la sécurité des habitants et freinent l’action des élus, pourtant déterminés à ne pas céder de terrain.
Un appui de l’État à la hauteur de la mobilisation des territoires
Le sénateur Durain a rappelé que les maires n’ont jamais autant investi dans la sécurité locale. Pourtant, ces efforts doivent être soutenus et amplifiés par l’État pour donner aux élus les moyens d’agir avec efficacité et sérénité. Cet appui est essentiel, car les élus ne peuvent plus porter seuls la charge de la sécurité sur leurs territoires, particulièrement dans des contextes où les moyens locaux atteignent leurs limites.
Cette année, le Congrès des maires abordera pour la première fois le sujet du narcotrafic dans une table ronde dédiée. Ce rendez-vous, salué par Jérôme Durain, répond au besoin pressant de reconnaître la réalité des élus locaux face à la violence des réseaux criminels. Pour ces maires en première ligne, ce moment d’échanges sera l’occasion de partager leurs expériences, d’exposer leurs attentes et de construire, avec l’État, des réponses à la hauteur des défis auxquels ils font face.
Une approche équilibrée : répression, prévention et accompagnement social
Jérôme Durain a également insisté sur l’importance d’une approche équilibrée. La seule répression ne suffira pas à enrayer le problème. Pour le sénateur, il est essentiel de combiner répression et prévention, en ajoutant des actions de médiation et de soutien social, afin de toucher aux racines du phénomène. « Il n’existe pas de solution miracle, ni de voie unique », a rappelé le sénateur, soulignant que la lutte contre la criminalité organisée requiert du consensus, du pragmatisme, et un soutien inconditionnel de l’État.
Annonces attendues et appel à l’union nationale
Le ministre de l’Intérieur, accompagné du garde des Sceaux, doit faire des annonces à Marseille ce vendredi. Les élus locaux, quant à eux, attendent des mesures concrètes. Dans cet esprit, le groupe socialiste s’engage à prendre toute sa part pour accompagner les maires dans ce combat et pour que l’État reconnaisse pleinement la responsabilité partagée dans cette lutte.