Yves Formentin-Mory nous explique comment s’est passée la première édition du budget participatif à Quimper.
Comment avez-vous procédé pour annoncer le lancement de budget participatif et informer les Quimpéroises et les Quimpérois ?
La Ville de Quimper s’est fortement déployée sur le terrain pour faire connaître le dispositif de budget participatif. Deux agents ont été appuyés par trois étudiants pendant plusieurs semaines.
La présence sur le terrain s’est traduite par une dizaine de marchés, plusieurs déambulations en centre-ville et à Penhars, une présence dans les mairies de quartier, un webinaire, une présence à l’université et à l’IUT, plusieurs ateliers avec les centres sociaux, distributions de flyers sur plusieurs centres commerciaux, Printemps de Creach Gwen…
Le service démocratie a poursuivi en parallèle la co-animation des Conseils de Quartier, avec plusieurs ateliers projets.
Tout cela a complété la communication plus classique : médias, réseaux sociaux, affichages, flyers…
Combien de propositions vous ont été adressées ? Ce chiffre correspondait-il à vos attentes ?
Il y a eu 211 projets déposés. Seuls quelques-uns étaient totalement décalés.
Ce chiffre a totalement dépassé nos attentes ! 100 projets étaient pour nous un objectif satisfaisant.
Vous attendiez-vous aux types de projets proposés ?
Comme je le disais, hormis 2 ou 3 projets, les 211 propositions ont montré les aspirations des Quimpéroises et des Quimpérois que nous avions déjà entendues lors des élections municipales notamment.
Quelle leçon l’équipe municipale tire-t-elle de la mobilisation des Quimpéroises et des Quimpérois, mais aussi des projets qu’ils et elles ont proposés ?
Ils reflètent notamment des besoins de vivre ensemble, dans un environnement plus sain, plus solidaire et plus collectif.
Espace de vie commun, jeux pour les enfants et leurs familles, aménagement pour améliorer la sécurité et l’environnement de son quartier, partage de l’espace public pour toutes et tous, mieux respirer dans sa ville… Le panel des projets était large !
La mobilisation tant dans la phase de dépose des projets que du vote a été forte. L’attente des citoyens était donc réelle. On est donc plutôt conforté dans le renforcement d’outils et de démarches de démocratie directe, avec différents niveaux d’échelle de participation citoyenne y compris la plus haute : la co-construction et la co-décision.
Comment s’est effectuée la sélection ?
Les projets déposés par les habitants, les usagers et les Conseils de Quartier ont passé deux « épreuves » : la recevabilité et la faisabilité, puis le vote.
La première marche est celle qui est explicitée en détail dans le règlement du budget participatif : les compétences de la collectivité, juridique, le fait de ne pas dépasser l’enveloppe budgétaire définie, qu’il soit faisable techniquement, etc… Dans cette phase se sont également déroulées les propositions de fusion de projets, en lien avec les porteurs de projets.
La seconde marche, ce sont près de 1500 quimpérois de 10 ans et plus qui l’ont actionnée avec plus de 9300 votes (il fallait voter au moins pour 4 projets).
Y aura-t-il une édition 2023 ? De quelle manière sera-t-elle améliorée ? Les personnes dont les projets n’ont pas été retenus cette année pourront-elles redéposer un dossier ?
Il y aura une édition 2023. Notre engagement est clair : 400 000 € par an. Ce montant est noté et voté dans notre Plan Pluriannuel d’Investissement.
Un bilan est en cours de construction avec tous les participants à cette première édition (habitants, services, porteurs de projets, élus, associations, Conseils de quartier…). L’objectif est d’apporter des ajustements pour améliorer la 2e édition du budget participatif, je ne peux pas en dire plus pour le moment.
Oui, les projets non retenus peuvent être représentés. Aucun frein n’a été posé en ce sens, même l’inverse ! Des Conseils de quartier ont déjà « repris » certains projets pour les retravailler, les porter auprès de la ville et, sans doute dans de futurs budgets participatifs.