Dans un monde où la démocratie semble reculer, trois experts associés à la Fondation Jean Jaurès ont rédigé une tribune particulièrement intéressante afin d’attirer l’attention sur les menaces grandissantes que l’extrême droite fait peser sur les démocraties libérales. Cette préoccupation découle de la crise démocratique qui a marqué l’année politique 2023 en France, illustrée par les réformes contestées des retraites et le projet de loi sur l’immigration. Les enquêtes d’opinion montrent une perte de confiance croissante des citoyens envers les institutions et les politiques, affectant l’ensemble de l’échiquier politique, à l’exception notable de l’extrême droite.
À la fin de 2023, une bascule historique dans l’opinion publique s’est produite : pour la première fois, plus de personnes estiment que l’extrême droite ne représente pas une menace pour la démocratie que l’inverse. Cette évolution inquiétante souligne la propension de la mémoire collective à oublier les dangers inhérents aux formations d’extrême droite pour la démocratie libérale, ainsi que leur tendance à négliger les institutions dans lesquelles elles siègent.
Le recul continu de la démocratie à l’échelle mondiale constitue une préoccupation majeure. Selon des données provenant de l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Électorale, ainsi que du Democracy Index publié par le groupe The Economist, ce déclin démocratique, le plus prolongé depuis 1975, est indéniable. Les chiffres de l’institut Varieties of Democracy sont tout aussi alarmants, révélant que désormais 72% de la population mondiale vit sous des régimes autocratiques. Ce phénomène ne se manifeste généralement pas de manière abrupte, mais plutôt par une érosion graduelle de la démocratie, souvent au profit de l’autocratie. Trois indicateurs essentiels caractérisent cette transition inquiétante : la participation électorale en baisse, la restriction croissante de la liberté d’expression, et la répression croissante des organisations de la société civile.
Dans ce contexte, le Rassemblement national en France adopte une stratégie de « dédiabolisation » tout en suscitant des inquiétudes persistantes quant à ses positions sur les droits fondamentaux. Les atteintes aux libertés individuelles, en particulier à la liberté associative, au niveau local, où le RN gagne du terrain, illustrent ces préoccupations.
Les pratiques du RN visant à entraver l’action associative, notamment dans les domaines de l’aide sociale, de l’aide aux migrants, et de l’action culturelle, ont des conséquences significatives sur la société civile. En conclusion, la tribune rédigée par Antoine Bézard, Dorian Dreuil et Marinette Valiergue alerte sur les dangers de l’extrême droite pour les démocraties libérales et plaide pour une réponse énergique axée sur le renouveau démocratique, tout en appelant à défendre les institutions démocratiques, les libertés individuelles, et la société civile face à la menace autocratique en 2024, dans un contexte de recul de la démocratie à l’échelle mondiale.
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