Vendredi 5 mai, le gouvernement a présenté son « Plan vélo-marche » pour 2023-2027. Un plan qui comporte de nouvelles mesures, notamment un soutien financier aux collectivités engagées.
Une des principales ambitions de ce plan est de doubler le réseau cyclable d’ici 2030 grâce à l’implication des collectivités. La Première ministre a indiqué que la réalisation de ce plan « passerait par les territoires » et qu’elle souhaitait voir l’usage quotidien du vélo se développer en milieu rural.
Sur la période 2023-2027, le gouvernement prévoit de mobiliser 2 milliards d’euros pour les « mobilités douces » (vélo et marche). Les collectivités aidées investiront le double, soit un total de 6 milliards d’euros.
Le fonds « mobilités actives » sera doté de 250 millions d’euros par an jusqu’à la fin du quinquennat. L’objectif du gouvernement est d’atteindre 80 000 km d’aménagements cyclables sécurisés en 2027 et 100 000 en 2030.
L’appel à projets, sur ce sujet, lancé en début d’année s’est terminé fin avril, 610 candidatures ont été reçues et les lauréats seront connus fin septembre. Un nouvel appel à projets de 100 millions d’euros, va être lancé dans les prochains jours, il s’adressera aux territoires peu denses.
Le gouvernement a tenu à préciser que pour la première fois, le volet mobilité des Contrats de plan État-régions comprendra une aide financière visant à « compléter le maillage territorial » du réseau de véloroutes.
Une partie des financements de ce plan sera consacrée à des aides directes à l’achat de vélo qui ne sont pas destinées qu’aux particuliers : les collectivités sont également concernées. Le gouvernement s’engage à ce que les aides soient cette année « étendues et plus faciles d’accès ».
Toute personne morale (entreprise, association ou collectivité) qui fera l’acquisition d’un vélo cargo, d’un vélo adapté au handicap ou d’un vélo pliant se verra aidée à hauteur de 1000 euros (maximum) par vélo ; la même somme sera versée pour l’achat d’une remorque électrique pour vélo. Ces aides entrent dans le cadre du dispositif « bonus écologique ».
Dans le cadre de la prime à la conversion, cumulable avec la précédente, une collectivité qui se débarrasse d’un véhicule polluant et achète un vélo à assistance électrique bénéficiera d’une prime de 1 500 euros (maximum).
Ces aides sont également accessibles aux particuliers, sous condition de ressources. Dans les zones à faibles émissions (ZFE), « l’État accorde une surprime équivalente à l’éventuelle aide versée par la collectivité territoriale, dans la limite de 1000 € ».
Au rayon sécuritaire, le gouvernement annonce des évolutions du Code de la route par plusieurs expérimentations. L’intensification de la pratique du vélo amène en effet une augmentation de l’accidentalité. Pour garantir une pratique plus sécuritaire du vélo, le gouvernement souhaite porter à 850 000 le nombre d’enfants de 6 à 11 ans qui suivront chaque année des sessions de conduite à vélo.
Les collectivités territoriales seront associées à ces expérimentations, notamment sur l’adaptation de la voie publique à la pratique du vélo. Le gouvernement souhaite proposer l’installation de repose-pieds pour permettre aux cyclistes de s’arrêter au feu sans avoir à descendre de selle. Un décalage du passage au feu vert pour les cyclistes sera également expérimenté dans plusieurs territoires, afin de leur permettre d’évacuer le sas et de retrouver une vitesse suffisante avant le départ des autres véhicules. Pour permettre aux vélos de démarrer rapidement et en toute sécurité aux feux, le sas vélo qui n’est pour l’instant pas obligatoire, va le devenir pour tous les nouveaux aménagements en 2024. Pour l’existant, les gestionnaires de voirie devront se mettre en conformité d’ici 2034.
Le gouvernement annonce enfin son intention de lever l’interdiction de doublement par la droite pour les vélos, de façon expérimentale.