Le 9 avril dernier, l’État a confirmé son intention de réduire le déficit en imposant aux collectivités locales une limitation de leurs dépenses de fonctionnement. Une décision vivement contestée par les associations d’élus, qui dénoncent une mesure qui pourrait compromettre leurs moyens et leur autonomie.
Lors du récent Haut Conseil des Finances Publiques Locales, les représentants des principales associations locales, tels que l’Association des Maires de France, Départements de France et Régions de France, ont exprimé leur refus catégorique de cette injonction gouvernementale. Ils soulignent l’absence de prise en compte des spécificités et des besoins des collectivités locales.
André Laignel, président du Comité des Finances Locales, a affirmé que les collectivités n’étaient pas disposées à restreindre davantage leurs dépenses, soulignant les importantes ponctions subies par celles-ci depuis 2010 sur leur dotation globale de fonctionnement.
Les associations d’élus, en particulier l’AMF et le CFL, ont appelé à une révision complète des relations financières entre l’État et les collectivités. Ils réclament une évaluation approfondie des dépenses imposées par l’État, soulignant les normes financières restrictives et les politiques publiques prioritaires telles que la transition écologique. De plus, ils insistent sur la nécessité d’une révision des recettes, soulignant les compensations financières insuffisantes et les pertes de ressources fiscales locales.
L’AMF souligne l’importance de restaurer un équilibre financier entre l’État et les collectivités, en garantissant à ces dernières une plus grande autonomie fiscale et financière. David Lisnard, son président, appelle le gouvernement à changer d’approche pour redresser les finances publiques en privilégiant la responsabilité et la liberté locales dans la gestion des dépenses.
Départements de France et Régions de France ont également souligné les spécificités et les rôles des départements et des régions en tant qu’amortisseurs sociaux et acteurs essentiels du soutien aux politiques nationales et européennes.
Face à cette opposition unanime des collectivités locales, le gouvernement devra engager un dialogue constructif pour trouver des solutions concertées. Une prochaine réunion du Haut Conseil des Finances Publiques Locales sera l’occasion d’échanger sur un calendrier de travail visant à concilier les objectifs de réduction des dépenses avec les préoccupations des élus locaux.