Les défis de la transition écologique : un plan d’actions ambitieux mais des incertitudes persistantes

 

Élisabeth Borne a présenté devant le Conseil national de la transition écologique un « plan d’actions » visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 50% d’ici 2030 par rapport à 1990, conformément aux objectifs de l’Union européenne. Ce plan met l’accent sur la nécessité de répartir les efforts entre les acteurs économiques et les ménages, sans mettre en valeur l’action du gouvernement.

Le plan identifie plusieurs leviers crédibles pour atteindre ces objectifs. Parmi eux figurent l’électrification des voitures, la décarbonation des usines et le remplacement des chaudières au fioul et à gaz. Cependant, le plan ne mentionne pas de solutions concrètes pour financer les investissements publics et privés nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures, ce qui reste un sujet en suspens.

Différents secteurs de l’économie sont concernés, notamment les transports, le bâtiment, l’agriculture et l’industrie. Chacun de ces secteurs devra contribuer à la réduction des émissions selon des objectifs spécifiques. Par exemple, le secteur des transports, responsable d’environ un tiers des émissions, devra réduire ses « rejets » qui  étaient de 129 millions de tonnes de CO2 en 2022 à 92 millions de tonnes en 2030. L’électrification des véhicules, le télétravail et le covoiturage sont aussi des mesures envisagées pour atteindre cet objectif.

Le secteur du bâtiment, qui représente 18% des émissions actuelles, devra les réduire de moitié, passant de 64 à 30 millions de tonnes. Cela nécessitera des mesures telles que la rénovation énergétique performante et le remplacement des chaudières au fioul et à gaz.

L’industrie, quant à elle, avec ses 72 millions de tonnes en 2022, elle devra les réduire à 45 millions en 2030, principalement grâce à la décarbonation des gros sites industriels.

Le secteur agricole aura des objectifs plus modestes, passer de 81 millions de tonnes à 68 millions en 2030. Cela impliquera notamment la réduction des émissions liées aux engrais azotés et une diminution de la consommation de viande.

Le plan prévoit également la sortie du charbon et du gaz dans la production d’électricité, ainsi que des mesures pour diminuer les émissions liées au traitement des déchets.

Le gouvernement prévoit d’affiner ce plan d’ici fin juin, en consultant les acteurs concernés. Certaines mesures sont déjà en cours, mais d’autres nécessitent encore des discussions approfondies. Le financement de ces mesures n’a pas été chiffré, mais des estimations indiquent un besoin d’investissement public annuel de 25 à 34 milliards d’euros d’ici 2030.

Il est souligné que la moitié de l’effort sera réalisée par les entreprises, un quart par l’État et les collectivités, et le dernier quart par les ménages.

Cependant, on ne peut que s’interroger quant à la faisabilité et à l’efficacité de ce plan, étant donné l’absence de mesures concrètes de financement et la nécessité d’un engagement coordonné de tous les acteurs concernés pour atteindre ces objectifs ambitieux…

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