À écouter les débats nationaux, on croirait la France au bord de la rupture. Pourtant, sur le terrain, un autre récit s’écrit : celui d’une confiance qui résiste, et qui s’ancre là où les élu·es agissent au quotidien.
Selon un sondage Ifop réalisé pour Intercommunalités de France, les maires et président·es d’intercommunalité n’ont jamais été aussi crédibles aux yeux des Français. 68 % disent faire confiance à leur maire pour développer les services publics, 57 % à leur intercommunalité, soit dix points de plus qu’en 2017. Au moment où la politique nationale s’enlise, la stabilité démocratique, elle, reste locale.
Un chiffre frappe : un Français sur deux vivant dans une communauté de communes estime que son territoire ne bénéficie pas de l’action des pouvoirs publics. En ville, ce sentiment est deux fois moindre. La fracture territoriale ne se résume pas à une formule : elle se vit au quotidien, dans la fermeture d’un bureau de poste, la disparition d’un service public ou la distance d’un centre de soins. Mais paradoxalement, c’est aussi dans ces territoires fragilisés que la confiance envers les élus reste la plus forte. Parce que le maire, ici, n’est pas une fonction lointaine : c’est un visage familier, une présence, une parole tenue.
L’étude montre aussi une évolution discrète mais profonde : les Français comprennent mieux ce que fait l’intercommunalité. Collecte des déchets, eau, logement, mobilités : des compétences longtemps perçues comme abstraites deviennent désormais des réalités tangibles. Résultat, le président ou la présidente d’intercommunalité voit sa cote de confiance progresser de dix points en huit ans. Mieux encore, 67 % des moins de 25 ans lui font confiance, signe que cet échelon s’installe peu à peu dans la vie publique.
Sur tous les sujets, l’État décroche. Seuls 8 % des Français lui font davantage confiance qu’aux collectivités pour répondre à leurs besoins quotidiens. Qu’il s’agisse des finances publiques, de la rénovation énergétique ou du fonctionnement des services publics, l’avantage est net pour le local. Les Français n’attendent pas moins d’État : ils veulent un État qui fasse confiance à ceux qui agissent à proximité.
Autre enseignement fort : 63 % des personnes interrogées rejettent les coupes budgétaires imposées aux collectivités. Les baisses de dotations, les restrictions et les injonctions contradictoires suscitent un rejet quasi unanime. La population souhaite que l’effort porte d’abord sur les dépenses de l’État (91 % le jugent prioritaire) avant de toucher à celles des communes. Mais le rapport à la fiscalité locale se tend : la demande de baisse des impôts progresse, même si beaucoup restent attachés à la qualité du service public. Dans les territoires ruraux, on défend l’école, la poste, le médecin. Dans les métropoles, on cherche d’abord à rationaliser.
La santé, elle, devient la première préoccupation. 61 % des Français jugent que l’accès aux soins de proximité s’est dégradé, 57 % pour les urgences. C’est souvent au niveau local que les élus tentent de compenser : en organisant des permanences, en recrutant un médecin, en maintenant une maison de santé.
Les Français font confiance à leurs élus, mais ils attendent beaucoup. Ils savent que les maires et président·es d’intercommunalité ne peuvent pas tout, mais ils savent aussi que sans eux, plus rien ne tient. La politique nationale peut s’enfermer dans ses équilibres, la démocratie, elle, continue à se construire ici, dans la proximité, l’attention et l’action quotidienne.
Dans le Finistère, les élu·es le savent bien : la cohésion, ça ne se décide pas depuis un bureau ministériel, elle se construit ici, dans les communes et les intercos. La confiance se cultive chaque jour, par la présence, l’écoute et la constance. Ce n’est pas un hasard si les Français plébiscitent leurs élus locaux : ils incarnent encore une République à taille humaine.
Pour aller plus loin : consultez l’enquête Ifop complète réalisée pour Intercommunalités de France, présentée lors de la 35e convention annuelle.