Deux jours après la remise du rapport Macarez, Schelcher et Saintoyant, le gouvernement a dévoilé son « plan » pour lutter contre la désertification commerciale. Neuf mesures sont retenues sur les trente préconisées, mais la plus attendue, celle qui aurait redonné un vrai pouvoir d’action aux maires, disparaît purement et simplement.
Sur le papier, le ministre du Commerce, Serge Papin, veut « redynamiser le commerce de proximité ». Son plan s’appuie sur trois leviers principaux : rendre plus efficace la taxe sur les friches commerciales, soutenir les foncières de redynamisation et financer des postes de « managers de commerce ». Des outils utiles, certes, mais techniques, et qui ne changent rien à la réalité du terrain : sans pouvoir d’intervention en amont, les élus locaux restent spectateurs du déclin de leurs centres-bourgs.
Car la mesure phare du rapport, celle qui visait à instaurer un avis obligatoire du maire sur les implantations et les cessions de commerces, n’a pas été retenue. Pas plus que la possibilité de faciliter le changement de destination des locaux vacants. Autrement dit, le gouvernement conserve la main, tandis que les communes continuent à gérer les conséquences sans pouvoir peser sur les causes. Un déséquilibre que nombre d’élus dénoncent depuis des années.
Le plan Papin affiche pourtant des ambitions louables : moderniser la fiscalité, encourager l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires, réguler la fast-fashion ou encore taxer les petits colis importés. Mais il passe à côté de l’essentiel : la capacité des territoires à agir eux-mêmes. En privilégiant les dispositifs nationaux plutôt que les leviers locaux, l’exécutif transforme un enjeu de vitalité démocratique en une question purement technique.
Ce plan aligne les intentions et les chiffres, mais laisse de côté l’essentiel : la liberté d’action des communes et la confiance faite à leurs maires.


