Le ministère de l’Éducation a récemment publié la circulaire de rentrée, parue au Bulletin officiel le 6 juillet 2023, détaillant les priorités et les mesures clés pour l’éducation cette année. Dans un souci de faire de l’école un « espace protecteur », le ministère accorde une grande importance au respect de la laïcité et à la lutte contre le harcèlement. Parallèlement, des efforts seront déployés pour combattre les inégalités scolaires, sociales et territoriales, notamment en faveur des zones rurales. De plus, le plan « Quartiers 2030 » est mentionné, bien qu’il ne soit pas encore dévoilé. Enfin, une démarche collective de transformation de l’école est mise en avant grâce au Conseil national de la refondation (CNR) Éducation.
La lutte contre le harcèlement scolaire est érigée en « priorité absolue » pour cette nouvelle année scolaire. Dans la circulaire, le ministre souligne la nécessité d’une lutte implacable contre toutes les formes de harcèlement et présente de nouvelles mesures qui seront mises en place dès septembre 2023. Cela inclut la diffusion systématique des numéros d’alerte, le déploiement obligatoire du programme pHARe dans tous les établissements scolaires et la désignation d’un référent harcèlement dans chaque collège. De plus, un nouveau cadre règlementaire permettra le changement d’école pour les élèves auteurs de harcèlement.
Le respect de la laïcité est également souligné dans cette circulaire. Le ministre annonce que le programme d’enseignement moral et civique sera revu dans ce sens et inclura une éducation aux médias et à l’information renforcée. Des équipes académiques et départementales mises à disposition pour apporter leur soutien aux directeurs d’école, chefs d’établissement et personnels de l’éducation nationale sur ces questions.
Pour garantir l’acquisition des savoirs fondamentaux, deux évolutions majeures sont prévues au collège : la mise en place de la nouvelle sixième, avec une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement, ainsi que l’extension obligatoire du dispositif « Devoirs faits » à tous les élèves. De plus, la découverte des métiers sera généralisée dans tous les collèges. Au lycée professionnel, les premiers éléments de la réforme annoncée en mai 2023 entreront en vigueur dès cette rentrée.
Le ministère entend lutter contre toutes les inégalités scolaires et sociales, en particulier dans les zones rurales. Un dialogue triannuel sera établi avec les élus locaux pour évaluer la situation des classes et décider de leur ouverture ou de leur fermeture. Les territoires éducatifs ruraux pourront atteindre le chiffre de 300 dans toute la France. De plus, un nouvel appel à labellisation des internats d’excellence sera lancé, et des dispositifs d’excellence tels que les classes à horaires aménagés, bilangues ou internationales seront développés.
Le plan « Quartiers 2030 », dédié aux quartiers identifiés dans le cadre de la politique de la ville, verra le déploiement ou l’amplification de nouveaux dispositifs. Bien que les détails ne soient pas encore dévoilés, des pistes ont été évoquées, telles que le développement de l’accueil des tout-petits, l’extension des horaires d’accueil au collège, le renforcement des stages de réussite pendant les vacances scolaires, et l’extension des cités éducatives.
Une recherche d’une plus grande mixité sociale et scolaire est également encouragée. Les recteurs sont invités à utiliser tous les outils à leur disposition, y compris l’accompagnement des collectivités territoriales dans les démarches de re-sectorisation. Une politique volontariste de dérogation à la carte scolaire pour les élèves boursiers est également préconisée.
Le ministre réaffirme l’importance de l’inclusion des élèves en situation de handicap. Plus de 436 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés, avec le soutien de plus de 132 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap. Cependant, un récent rapport sénatorial souligne la sous-consommation des crédits destinés aux accompagnants, principalement en raison des difficultés de recrutement.
D’autres sujets sont abordés dans la circulaire, tels que l’accès à la culture à travers l’extension du pass Culture aux classes de sixième et de cinquième, ainsi que le Service National Universel (SNU). Malgré les critiques de la communauté éducative, le ministère propose un stage de 12 jours sur le temps scolaire à tous les lycéens volontaires dans le cadre du SNU. Enfin, le ministre souligne l’importance de l’activité physique à l’école et encourage le déploiement du dispositif « 30 minutes d’activité physique quotidienne » à l’école élémentaire, ainsi que l’extension du dispositif « Deux heures de sport en plus » à 10% des collèges.